Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Standing ovation

La môme Piaf a fait de lui un grand du show-biz. Connu, sollicité dans le monde entier, le producteur et directeur artistique de Nice-Nord suit son destin

- CHRISTINE RINAUDO crinaudo@nicematin.fr

Gil Marsalla. Il jouait La Vie en rose dans les bals niçois. Il voit la vie en rose et mène la danse des têtes d’affiches autour de la planète. Parti de zéro. « À la base, je suis un petit musicien local. » A l’arrivée, il est directeur artistique, producteur, metteur en scène de ses spectacles. Hyper sollicité. Hyper connu. « Gilbert Coullier et Jean-Claude Camus, producteur­s comme moi, sont devenus des amis… » Gil, on l’apprécie, on lui demande conseil, on le respecte pour son envolée profession­nelle. Piaf, le spectacle ?Un des plus gros succès mondiaux depuis 2015 : 300 représenta­tions, 1 million de spectateur­s dans 50 pays. Gil. 49 ans (il en fait 35 max). Natif du port. Ayant grandi à Nice-Nord. Pianiste chanteur dans un orchestre de variétés. « Mes oncles, mes cousins sont tous musiciens. » DEA en sociologie. Class de jazz au conservato­ire. En 2001, il se lance. Monte sa boîte, Directo production­s. Pas un coup de tête. « Envie de voir autre chose. Des artistes importants. » Le potentiel existe. Les villes veulent des concerts clé en main. Il y va. Gad Elmaleh, Laurent Gerra, Nicolas Canteloup, Eddy Mitchell, Johnny Clegg. Il se forme : son, lumière… Bascule vers de gros événements. Cherche d’autres perspectiv­es. L’idée germe entre 2007 et 2008 : « Je me rends compte que les producteur­s français n’exportent pas. Piaf n’a jamais été exportée. Pour le faire, je décide de créer des manifestat­ions autour du patrimoine musical français. » Premier spectacle sur Piaf. La chance lui fait de l’oeil : « Anne Carrère, habituée des mariages et des bals, passe l’audition. Une des plus belles voix françaises. En deux minutes, c’était bouclé. » La première forme définitive de Piaf, le spectacle est inaugurée à New York en 2015. « Le jour même, j’ai signé trente dates. Depuis, ça n’a jamais arrêté. Je suis allé au Québec, au Japon, en Chine… » Cité comme modèle d’exportatio­n au Midem de Cannes par le ministre de la Culture. Triomphant au Carnegie hall en 2017. Standing ovation…

Bête de travail

Gil le volubile. En paroles et en desseins. Passionné. Bosseur, douze à quatorze heures par jour. « Pendant deux ans, je n’ai pas vu ma famille. J’étais en tournée, dans les salons… Toujours en décalage horaire. J’ai embauché mon épouse Sabine. » Elle l’aide à fond. Comme d’autres : Rebecca Ferrero, administra­trice générale, Giulia Corric, chef de projet. Présentes depuis quinze ans. « Seul, on va vite. Ensemble, on va plus loin.» Un ensemble intégrant l’équipe des musiciens et des technicien­s. « En tournée, on est une famille. La magie du live, l’émotion par la musique nous relient. » D’autres spectacles préservant le patrimoine français sont imaginés : Paris, le spectacle, hommage à Barbara, Brel…, Formidable Aznavour chanté par Jules Grison. L’original, que Gil a rencontré au Madison square garden de New York, a promis de venir le 12 août à la représenta­tion au théâtre de verdure, Douce France ou l’épopée d’un cabaret de chansonnie­rs parisiens en 1940, Piaf symphoniqu­e, dont la première aura lieu à l’opéra de Nice en juin 2019 : «Ily a une grosse demande des opéras désireux de s’ouvrir aux musiques populaires et à d’autres publics.» On reparle de Carnegie hall pour 2020. Des pourparler­s sont en cours avec Toronto, Montréal, Milan, Londres, etc.

Il a fait voler Mèfi…

Marsalla, ouvert à l’internatio­nal. Les histoires qu’il raconte sur scène, des projets qui ont du sens lui ont ouvert des portes. « Mais il ne faut pas oublier d’où on vient. Je ne veux pas me couper de mes racines niçoises et je fais aussi des choses ici avec les humoristes Laurent Barat, Stan, les Plages du rire, les Nuits guitare de Beaulieu en coproducti­on… » Jusqu’à l’aigle de l’OGCNice, Mèfi, volant autour du du stade Allianz les jours de matchs : « J’ai mis un an pour trouver le dresseur. » Emporté par la foule des idoles et le triomphe. Grâce à un journalist­e de Nice-Matin. Un ami parti tellement trop tôt. Guillaume Bertolino. « Sur scène, je pense toujours à lui. Il nous avait dit un jour, à moi et d’autres producteur­s : “Arrêtez de penser petit, rêvez en grand” !»

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