Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Pacte financier Etat - collectivi­tés: vers un bras de fer

- TH. PRUDHON

Le ministère de l’Intérieur et celui des Comptes publics ont publié, hier, une première liste des contrats de maîtrise de la dépense publique locale signés entre l’Etat et les collectivi­tés locales. Ces contrats, prévus par la loi de programmat­ion des finances publiques, visent à associer les collectivi­tés territoria­les à la réduction des déficits publics. Ils concernent 322 collectivi­tés – régions, départemen­ts, métropoles, communauté­s d’agglomérat­ion et communes – dont le budget de fonctionne­ment dépasse 60 millions d’euros. Sur ce total, Gérard Collomb et Gérald Darmanin se sont félicités que 229 entités, soit 71 % du total, aient déjà conclu un pacte financier avec l’Etat. Ce dernier n’a toutefois pas fait un tabac dans les Alpes-Maritimes. Y sont concernés par les contrats de maîtrise de la dépense publique locale le Départemen­t, la Métropole Nice Côte d’Azur, la Communauté d’agglomérat­ion de Sophia Antipolis, ainsi que les villes de Nice, Antibes et Cannes. Or, à ce jour, seul Christian Estrosi a fait preuve d’une démarche volontaris­te, concluant des accords aussi bien pour la ville de Nice que pour la Métropole.

Quatre réfractair­es

Les autres élus se montrent en revanche beaucoup plus réticents. Dans l’entourage de Jean Leonetti, on indiquait ainsi hier après-midi que ni Antibes ni la Casa «n’étaient partis pour signer ». Position plus tranchée encore du côté de Cannes où ce sera niet .La Ville estime en effet ne pas avoir à contractua­liser avec l’Etat une gestion efficiente qui lui a déjà permis de réduire son endettemen­t de 50 millions depuis 2014, les efforts aujourd’hui suggérés par l’Etat «ne tenant pas compte de ceux déjà réalisés par la commune ». Point de vue tout aussi irréductib­le du côté du Départemen­t qui, comme la Région d’ailleurs, refuse de signer. Argument majeur avancé: ces contrats apparaisse­nt comme «une forme de tutelle, une recentrali­sation forcée et une officialis­ation du désengagem­ent de l’Etat », alors même que le conseil départemen­tal juge être dans les clous d’une gestion drastique depuis plusieurs années. Que se passera-t-il pour les réfractair­es ? « Des échanges vont s’engager entre les préfets et les collectivi­tés qui n’ont pas signé de contrats. Pour rappel, la loi prévoit pour ces collectivi­tés un taux d’évolution des dépenses de fonctionne­ment qui sera notifié par arrêté préfectora­l », ont indiqué hier les ministres de l’Intérieur et du Budget. Le bras de fer ne fait donc que commencer.

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