Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Le blues des commerçants
TROP DE PROMOS ONT-ELLES TUÉ LES SOLDES?
Les soldes d’été ont débuté hier dans les Alpes-Maritimes. Une semaine après la plupart des autres départements français, dont le Var. La chasse aux bonnes affaires se prolongera ici jusqu’au 14 août, soit six semaines de remises alléchantes. Et c’est peut-être la dernière fois. A la demande du ministre de l’Économie Bruno Le Maire, une commission a planché sur le sujet avant de rendre un rapport préconisant une réduction de deux semaines de la durée des périodes de soldes d’été et d’hiver. L’idée étant de renforcer leur impact, le régime actuel – deux fois 42 jours – ayant tendance à en diluer le sens et l’attractivité. Il suffira d’un décret pour enclencher ce nouveau dispositif. Pour le reste, le principe ne devrait pas évoluer. On retiendra notamment que les articles soldés doivent avoir été présentés à la vente et payés par le commerçant depuis au moins trente jours. Pas question de proposer des produits achetés spécifiquement pour les soldes : c’est interdit et réprimé. Ce que tout le monde sait, en revanche, c’est que les multiples remises consenties avant l’ouverture officielle, qu’il s’agisse d’opérations temporaires ou de « soldes privés », ont entamé l’enthousiasme des clients. Sans parler de l’agressivité du commerce en ligne. Même si la revente à perte est exceptionnellement autorisée pendant ces deux tranches de l’année, les rabais pérennisés et les événements ponctuels du type «Black Friday» ont refroidi bien des chalands. Réinventer les soldes en favorisant le commerce de proximité : l’ambition du ministère de l’Économie se conçoit aisément. En attendant, dans la limite du stock à écouler, les détaillants ont l’occasion d’amortir un début d’été rendu calamiteux par une météo défavorable. Ultime conseil d’un spécialiste : ne pas se laisser aveugler par un taux de réduction trop séduisant : « On achète un produit, pas une remise. »