Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Il voulait importer de la cocaïne depuis sa cellule: sept ans de prison
C’est une association de malfaiteurs avec, en filigrane, un projet de trafic international de drogue, qui était jugée depuis lundi par le tribunal correctionnel de Nice. Mohammed Souaidia, 44 ans, originaire du quartier Saint-Roch, est un détenu au lourd passé judiciaire : il a été par deux fois condamné pour trafic de drogue à des peines de 8 et 6 ans de prison. Cette fois, il était accusé d’avoir cherché, depuis sa cellule, à importer de Colombie des dizaines de kilos de cocaïne. Les écoutes téléphoniques menées de 2014 à janvier 2016 par la police judiciaire de Nice sont édifiantes mais les projets (réels ou chimériques ?) du repris de justice ont tous échoué. Les prévenus n’étaient donc pas renvoyés pour trafic de stupéfiants mais bien pour association de malfaiteurs. Ils encouraient dix ans de prison. Ses intentions coupables ont été néanmoins lourdement réprimées hier soir. Alors que le parquet, par la voix d’Alain Octuvon-Bazile avait requis quatre ans de prison, le tribunal correctionnel, présidé par Anne Vincent, a infligé à Mohamed Souaidia, récidiviste, sept ans d’emprisonnement. Deux de ses complices présumés ont été arrêtés à la barre : Yves Navarro, 60 ans, a écopé de quatre ans de prison et 6 000 euros d’amende. Hugo Marsero, 44 ans, a été condamné à trois ans de prison et 4 000 euros d’amende, sanctions conformes cette fois aux réquisitions.
Surveillant de prison douteux
Deux ans de prison ont également été prononcés contre un neveu de Mohamed Souaidia, une peine aménageable en raison de l’insertion professionnelle du jeune homme. Trois autres prévenus ont bénéficié d’une relaxe. Il manquait aussi dans ce dossier deux protagonistes essentiels qui, sans doute grâce aux services rendus, ont échappé aux foudres des juges. Cette affaire singulière dans laquelle pas 1 gramme de drogue n’a été saisi, avait débuté par des investigations sur un surveillant de prison douteux. Finalement, les enquêteurs étaient tombés sur d’intrigantes conversations entre Souaidia et des correspondants en Colombie, en Floride ou à New York. Plusieurs rencontres avec des émissaires ont eu lieu à Paris, aux Pays-Bas ou en Espagne.
kg de sucre pour euros
Le but était d’acheter de la cocaïne à 30 000 euros le kilo pour la revendre le double en Europe. Mais les tractations ont à chaque fois échoué. La seule réussite commerciale de Mohamed Souaidia depuis sa cellule est d’avoir vendu 1 kilo de sucre (à la place de cocaïne) pour 32700 euros à des clients parisiens…