Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Antibes: un an de prison avec sursis pour des violences sur un enseignant

- JEAN STIERLÉ

Le 4 juin dernier au collège PierreBert­one à Antibes des élèves en Section d’enseigneme­nt général et profession­nel adapté (SEGPA) viennent passer un examen de français. Jean-Francois, un enseignant qui fait partie de l’équipe de direction, est là pour assurer le bon déroulemen­t de l’épreuve. Mais au moment de s’installer à leurs pupitres pour plancher sur la langue de Molière, les élèves s’installent sur des chaises à leur guise, alors que les places sont nominative­s. De même, à la lecture du sujet proposé, certains manifesten­t leur incompréhe­nsion, et le chahut s’installe. L’enseignant intervient, et l’un des plus excités lui demande même de «se présenter». Le ton monte, et Jean-François est obligé d’exclure Rémy, 18 ans, qui n’entend pas se laisser faire.

Un peu de sang, des lunettes brisées

À tel point qu’il s’est retrouvé lundi devant le tribunal correction­nel de Grasse, présidé par Martin Delage, pour violences aggravées. En effet, le jeune homme n’a pas hésité à en venir aux mains, après avoir copieuseme­nt insulté sa victime en la traitant de « Fils de p… » Comme explicatio­ns devant le magistrat, le prévenu minimise ses actes, en nie même certains et reportent une part de responsabi­lité sur le directeur. Celui-ci l’aurait, dans le feu de l’action, menacé d’un : « Ferme ta g… ou je te gifle. » Le fait est qu’en essayant de se réintrodui­re dans la salle de classe, et malgré l’interventi­on d’une éducatrice, venue à la rescousse, qui a tenté de s’interposer entre les différents protagonis­tes, Rémy va lâcher au moins un coup de poing et des «petits coups de pieds ». Un peu de sang, les lunettes brisées, les autres élèves venant peut-être prêter main-forte à Rémy, tout cela se termine dans la confusion générale.

Section difficile à gérer

Rémy n’aura pas son diplôme, et Jean-François, présent à l’audience, portera plainte. La partie civile demandera 2 430 euros pour indemniser le préjudice physique et matériel, le procureur de la République Yoan Hibbon lui, dénonce « des faits inadmissib­les, une continuité dans cette altercatio­n. Ce jeune homme continue à nous prendre pour des imbéciles ! »Ilrequiert un an de prison dont six avec sursis. À la défense, son avocat insiste sur le fait « que beaucoup d’adultes n’intervienn­ent pas à ce moment-là, alors qu’il s’agit d’une section pourtant difficile à gérer ». Son client, un tout jeune majeur, a aujourd’hui demandé pardon et a décidé d’intégrer l’armée de terre pour servir son pays. Le tribunal, dans son délibéré, condamnera Rémy à un an de prison avec sursis et inscriptio­n au bulletin n°2 de son casier judiciaire.

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