Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Près d’un an après le feu où en sont-ils ?

Le 24 juillet 2017, leur vie a basculé. Avec les 90 ha de forêt partis en fumée, ils ont vu leur maison s’embraser, leurs existences en danger. Retour auprès de trois d’entre eux, près d’un an après

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Triste anniversai­re que celui qui approche. Le 24 juillet, l’incendie qui a dévasté Carros aura un an. Un an que le champignon de fumée s’est élevé au dessus des Plans. Un an que les flammes attisées par de violents vents tournants ont dévasté  ha de forêt. L’après midi de ce lundi noir et rouge, elles ont menacé la vie des habitants des Plans, déferlant sur les maisons en nuée ardente. Sur les 23 foyer sinistrés recensés, trois ont été touchés de façon drastique. Nous les avons rencontrés, à quelque jours du 24 juillet. Pour voir où en sont leurs maisons, leurs vies. V.A. vallasia@nicematin.fr «Depuis que les travaux ont commencé, je recommence à mieux dormir.» Avec pudeur, Marc Briet évoque l’année qui vient de s’écouler. La perte de la maison familiale, bâtie en 1976, et dont il ne reste plus que le rez-de-chaussée. «C’est sûr, mes problèmes de santé se sont accentués. J’ai été déprimée» poursuit et résume, sans s’appesantir, Danièle, son épouse. A 81 et 82 ans, le couple n’a pas eu le temps de voir sa maison en flammes. Leur petite-fille, Audrey, 23 ans, est parvenue à les rejoindre et à franchir le dédale de chemins étroits des Plans, pour les emmener chez elle à l’abri à Nice. «En partant on a vu les flammes lêcher le toit, un bombardier d’eau larguer derrière la maison, sur la haie de cyprès, et on a entendu exploser le camping car.» Le lendemain, ils ont affronté le massacre. L’étage calciné. Les souvenirs d’une vie anéantis dans les restes fumants du brasier. Après un entretien en mairie avec la psychologu­e de la Croix Rouge, il leur a fallu gérer la suite. Une chance pour les octogénair­es, la présence de leurs enfants, et l’accompagne­ment de leur assurance. «Dès le début, elle nous a relogés dans un appartemen­t tout près. Certes avec vue sur l’incendie, mais on se focalise sur l’avenir. Très vite les experts ont décidé qu’on pourrait garder le rez-de-chaussée et reconstrui­re l’étage à l’identique. Ils nous ont recommandé de faire des projets ! La direction de l’assurance est même venue de Paris...» Et fin juin, la démolition a eu lieu. «Depuis, tout va mieux. Je n’ai plus peur d’aller me coucher» livre Marc. Pour qui «le plus dur a été de faire l’inventaire de ce qu’on avait perdu.» «Heureuseme­nt, tous les décombres ont été évacués très vite. Le chantier va démarrer, et la maison sera livrée avant Noël ! L’assurance prendra tout en charge. On fait table rase du négatif, on repart comme de jeunes mariés ! » positive, enfin, Danièle qui a trouvé cette année bien longue. Pour ce couple de jardiniers, le réconfort est venu de la terre. De leur jardin, en grande partie épargné. «Tous les jours, on est là. On soigne nos plantes rescapées. Et on tire des plans sur la comète. On va réagencer autrement. Finis les meubles ouvragés d’autrefois ! On fait des projets comme si on allait vivre encore 40 ans!» Autre soutien, le formidable élan de solidarité qui via une cagnotte les a aidés. L’accompagne­ment du CCAS communal. Et tous ceux qui sont venus les aider à déblayer. «On tient vraiment à remercier tous ces gens, inconnus pour beaucoup, du fond du coeur.»

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 ?? (Photos Sébastien Botella) ?? Danièle et Marc Briet: une nouvelle vie commence, un an après l’incendie qui a détruit leur maison.
(Photos Sébastien Botella) Danièle et Marc Briet: une nouvelle vie commence, un an après l’incendie qui a détruit leur maison.

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