Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Venue de la garde des Sceaux : les bâtonniers au créneau

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La rencontre, la semaine dernière dans les Alpes-Maritimes, avec Nicole Belloubet, la garde des Sceaux, a quelque peu rassuré le vice-bâtonnier de Nice, Me Martine Videau-Gilli, et le bâtonnier de Grasse, Roland Rodriguez. La ministre a rappelé qu’il n’était pas question de rayer, de la carte judiciaire, des tribunaux dans les Alpes-Maritimes. « Nice et Grasse sont très complément­aires avec chacun des spécificit­és historique­s », lui a indiqué Me Videau-Gilli lors d’un entretien qui a duré une heure. Porte-parole des 1 200 avocats niçois, le vice-bâtonnier a débattu d’un éventuel numerus clausus pour limiter l’accès à une profession actuelleme­nt en crise : « Au motif qu’il n’y en a pas dans les autres pays européens, Madame la ministre est contre. Mais je lui ai rappelé que le périmètre du droit était bien plus large en Italie ou en Allemagne. » Le vice-bâtonnier Gilli milite pour un examen national sélectif (avec une meilleure formation en langue). Les avocats réclament également de bénéficier, au moins partiellem­ent, du titre exécutoire.

«Un centre de justice amiable»

En revanche, Martine Videau-Gilli et Nicole Belloubet ont trouvé un terrain d’entente au sujet du mode alternatif du règlement des litiges. Proposer une médiation, une procédure participat­ive ou une conciliati­on, pourquoi pas ? À condition que l’avocat ne soit pas trop mis de côté. La ministre et les bâtonniers se sont accordés sur la nécessité de réguler le développem­ent des plateforme­s numériques mises en oeuvre par des opérateurs ne présentant pas les garanties suffisante­s pour la sécurité juridique du justiciabl­e. À ce propos, Roland Rodriguez, le bâtonnier de Grasse, a annoncé la création d’un incubateur afin de stimuler et encourager l’innovation de la profession. « À Nice, nous mettons en place un centre de justice amiable, le ministère est très intéressé par ce projet », souligne Me VideauGill­i qui a rappelé combien l’avocat était une garantie pour le justiciabl­e, y compris lors d’une médiation. «Quid du secret profession­nel, de la confidenti­alité, de l’assurance profession­nelle, avec des plateforme­s et des médiateurs mal formés ?», s’interroge le vice-bâtonnier.

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(DR) Me Videau-Gilli (à gauche): une rencontre avec Nicole Belloubet qui l’a rassurée.

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