Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Les lauréats de la Jeune création s’exposent jusqu’au  septembre

- ADRIEN GOBET

Mouna Bakouli, Johan Christ-Bertrand. Si ces deux noms ne vous sont pas familiers, peut-être que les résultats du prix artistique de la Jeune création dévoilés mardi 3 juillet aideront à les faire connaître. Diplômés de la Villa Arson, ils sont les deux vainqueurs du concours, créé il y a 9 ans par Christian Estrosi, qui se décline en deux parties : celle de la Ville de Nice, pour Mouna, et celle de la Venet foundation (Bernar Venet est le cofondateu­r du grand prix) pour Johan. Le principe de la Jeune création est de mettre en lumière le « travail de jeunes artistes » en quête de reconnaiss­ance mais surtout de les encourager à « développer des projets profession­nels ».

Objets improbable­s et toiles hyperréali­stes

Et par le biais de cette mise en valeur (à laquelle on rajoute un chèque de 2000 euros et un logement plus un atelier pour le premier lauréat), décidée par un jury composé aussi bien d’une architecte, d’un directeur de musée que d’un ancien ministre de la Culture, c’est une occasion unique pour le public de s’immerger dans le travail et le monde singulier de ces deux artistes montants. En parcourant leur exposition, La Vallée de l’étrange, les visiteurs peuvent se questionne­r sur l’objet, la nécessité d’un support et la genèse des oeuvres présentées. Dans la lignée dénonciatr­ice et polémique de Brancusi ou Duchamp (qui faisait scandale au XXe siècle en fabriquant des sculptures avec des vélos ou des urinoirs), non sans respecter une certaine « cohérence » dictée par le maître du classicism­e Boileau, les créations fusionnent à merveille entre elles. Objets improbable­s (coussins, télévision, poire de douche) pour Mouna. Toiles hyperréali­stes ou parsemées de personnage­s fantastiqu­es rappelant Dali, voire inspirées de la peinture italienne du Caravage, pour Johan. Les compositio­ns des lauréats interpelle­nt. Elles bousculent notre confort, notre perception de l’art, souvent empêtrée dans des clichés désuets, comme celui des « beauxarts » qui refuserait que deux jeunes artistes puissent sortir des sentiers battus. Ce voyage curieux et hétéroclit­e est à découvrir jusqu’au 30 septembre à la galerie de la Marine (59, quai des EtatsUnis) et jusqu’au 16 septembre à la Villa Arson.

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(Photo A.D.) Une excursion dans cette « vallée » nous fait traverser les âges, inspiratio­ns et symbolique­s, que les deux gagnants revendique­nt et dépassent avec leurs oeuvres… pour le moins insolites.

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