Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
ET MAINTENANT FRANCE-BELGIQUE !
Vainqueurs sans trembler de l’Uruguay (-) en quarts de finale de la Coupe du monde, les Bleus de France défieront la Belgique, tombeur du Brésil (-), en demi-finale mardi soir à Saint-Pétersbourg. Un rendez-vous historique pour Hugo Lloris – auteur d’un arrêt somptueux hier – et les siens.
Les ruelles du Vieux-Nice se vident. Les terrasses des bars se remplissent. Trois cents personnes, autant de chopes de bière. Six cents yeux se collent à l’écran devant cette terrasse de la rue Saint-François-de-Paule. Les pupilles suivent le ballon en tissant un lien subtil entre sa trajectoire et l’humeur des spectateurs. Le cuir roule lentement sur la pelouse et diffuse un état d’anxiété, de joie et de colère dans l’esprit des supporters. Il paraît que la fierté de cette terrasse est liée à un fil imperceptible et inébranlable tracé par les passes des joueurs français. Des voix se lèvent lorsque le ballon dépasse les trois quarts du terrain côté uruguayen. «Allez, allez ! », hurlent de toutes leurs forces les supporteurs, mais les joueurs français n’obéissent pas à l’ordre péremptoire. Certains sont déçus, les trente premières minutes du match passent lentement, alors que les serveurs s’essoufflent pour continuer à satisfaire la soif des supporteurs. Tout d’un coup, le battement de leur coeur subi un coup d’accélérateur, les décibels du Vieux-Nice montent et la tension, la peur et la satisfaction se déversent dans un cri libérateur. La France marque une fois, puis une deuxième. Benjamin, 30 ans, ne résiste pas à l’envie d’allumer un fumigène rouge pour fêter la demi-finale conquise par les Bleus. Ces mêmes six cents yeux qui étaient collés à l’écran sont, maintenant, tous levés vers le ciel. Ils rêvent et se tournent déjà vers le match décisif de mardi.