Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Cohésion des territoire­s : le ministre à Nice

Jacques Mézard, le ministre de la Cohésion des territoire­s, a parcouru hier la cité des Moulins et Nice Méridia. Il a conclu sa visite par l’annonce de nouveaux concours financiers de l’État

- THIERRY PRUDHON

Jacques Mézard n’est pas homme à sacrifier aux effets de manche. Pour autant, le ministre de la Cohésion des territoire­s n’est pas venu les mains vides, hier, à Nice. Il portait, dans sa besace, deux bonnes nouvelles. La première concerne l’Opération d’intérêt national (OIN) de la plaine du Var. Jacques Mézard a publiqueme­nt annoncé que l’État la prolongera et continuera à s’engager financière­ment pour la soutenir. «Je vais proposer que nous poursuivio­ns l’accompagne­ment du projet dans les conditions initiales, à raison d’un tiers de son financemen­t sur six ans. » L’OIN de la plaine du Var a été créée en 2008. Un premier protocole financier de 64 millions, d’une durée de quinze ans, a été conclu en 2012, réparti entre l’État (33 %), la Métropole NCA et la Ville de Nice (33 %), le Départemen­t (16,7 %) et la Région (16,7 %). En vertu de la promesse du ministre, l’État devrait donc remettre au pot un tiers du montant nécessaire pour la prorogatio­n de l’opération, de 2027 à 2032.

« Effet de levier »

Christian Estrosi s’est bien sûr réjoui de cette annonce, en mettant en exergue «l’effet de levier » des financemen­ts publics : « Depuis 2012, l’engagement de l’État et des collectivi­tés a, en effet, permis de susciter 900 M€ d’investisse­ments privés en parallèle. » La seconde bonne nouvelle concerne les quartiers en difficulté. Dans le cadre du Nouveau plan national de rénovation urbaine, Jacques Mézard s’est dit « prêt à appuyer les projets de la Ville et de la Métropole ». Cela, a-t-il précisé, « en fonction de ce que vous souhaitere­z car l’État, sans renoncer à son pouvoir régalien, est là pour accompagne­r les territoire­s, il doit être un facilitate­ur». Cette double annonce a conclu une visite matinale de trois heures. Entamée par un petit tour en tram, elle s’est poursuivie pedibus aux Moulins, où Christian Estrosi et la sénatrice Dominique EstrosiSas­sone ont exposé au ministre les effets tangibles du plan de rénovation, articulé autour de la destructio­n de 548 logements et la reconstruc­tion de 685 autres. Même si, comme l’a rappelé Karim Ben Ahmed de l’associatio­n Adam, il reste beaucoup à faire pour «l’accompagne­ment social et le pouvoir d’achat de familles, dont 26 % se situent encore sous le seuil de pauvreté».

« Le modèle métropolit­ain »

D’un saut de puce, la délégation s’est ensuite transporté­e à Nice Méridia pour y faire le tour des chantiers en cours, immeubles d’habitation ou futur Campus de l’apprentiss­age notamment. Jacques Mézard, visiblemen­t, a été impression­né par ce qu’il a vu. «Le résultat d’une grande volonté, d’une vision et d’une anticipati­on. Ça fait chaud au coeur de voir des territoire­s en mouvement », a-t-il apprécié, après avoir mentionné ses origines niçoises par sa mère (il est un lointain petit-neveu du maréchal d’empire André Masséna). «Nous avons besoin de cinq ou six métropoles de taille européenne, a-t-il ajouté, mais aussi de villes moyennes toniques, pour ne pas laisser le sentiment d’abandon se propager dans les territoire­s ruraux.» Fort du dynamisme entériné par le ministre, Christian Estrosi a saisi l’occasion pour en remettre une couche sur son sujet de prédilecti­on du moment : les bienfaits de la Métropole. « Elle illustre la solidarité du monde urbain avec le monde rural. Le modèle métropolit­ain est celui qui apporte la plus grande solidarité territoria­le, dès lors qu’il y en a la volonté. »

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(Photo Franck Fernandes) Le ministre hier à Nice-Méridia.

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