Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Nos bons plans

Faire ou refaire sa cave sans trop dépenser est l’un des plaisirs dont s’assortit la rentrée. Les foires aux vins sont-elles encore synonymes de bonnes affaires? Oui, décortique­nt nos experts

- Dossier : Franck Leclerc fleclerc@nicematin.fr

Voilà une quarantain­e d’années que la grande distributi­on distille ses foires aux vins de rentrée. Plus qu’une mode, les pionniers ont lancé de nouvelles habitudes de consommati­on. Chez Leclerc, le chiffre d’affaires des « FAV » (foires aux vins) aurait atteint en 2017 quelque 99 millions d’euros. Une manne financière dont profitent les négociants, coopérateu­rs et producteur­s qui trouvent là une possibilit­é de déstocker. Ce qui revient à faire place nette en prévision d’une vendange qui, cette année, s’annonce particuliè­rement abondante. Les efforts conjugués des fournisseu­rs et des distribute­urs garantisse­nt des prix intéressan­ts. Grâce aux volumes. Grâce, aussi, au coup de projecteur que ces opérations commercial­es contribuen­t à donner sur des appellatio­ns moins connues ou boudées. Derrière les grands crus classés qui jouent de l’épaule en vitrine, à la fois pour le prestige et le rêve, de belles surprises sont promises aux amateurs moins sectaires. Coups de coeur, tendances, opportunit­és à ne pas manquer : on trouvera dans ces pages des conseils d’experts et des astuces de clients rompus à cet exercice de rentrée. Ainsi que des idées d’accords mets-vins par des chefs talentueux. Ou encore quelques suggestion­s pour rationalis­er ses achats, varier les plaisirs ou choisir une cave électrique en fonction du nombre de cols et de leur potentiel de garde.

« Acheter les vins que l’on aime »

Mais l’idée qu’il convient de garder à l’esprit, rappelle Christian Scalisi, membre toulonnais de l’Union de la sommelleri­e de France, tient en peu de mots ; « Acheter les vins qu’on aime et non pas ceux que l’on nous dit d’acheter. » Une façon de rappeler que tout est affaire de goût, d’affinités. «Quand on a la chance de rencontrer dans le rayon un conseiller, il est très important d’être capable d’exprimer ce que l’on préfère. Les vins légers ou ceux qui sont puissants; les vins du nord ou ceux du sud. En le priant de nous orienter. Et en privilégia­nt effectivem­ent les appellatio­ns auxquelles on n’a pas l’habitude de s’intéresser. Où l’on trouve, entre 6 et 11€, beaucoup de belles choses. » Côté Bordelais, l’offre demeure colossale. «Les prix des grands crus classés, en dix ans, ont été multipliés quasiment par trois. » Heureuseme­nt, les seconds vins sont souvent de qualité. « La mode, lancée dans les années quatre-vingt, a permis d’améliorer les grands crus classés en absorbant ce que produisaie­nt les jeunes vignes ou les parcelles un peu moins bonnes. Aujourd’hui, ce sont des vins à part entière. Mais leur tarif demeure relativeme­nt élevé. » Christian Scalisi s’insurge contre l’émergence récente de troisièmes vins « qui ne donnent qu’une pâle idée de ce que peuvent être les premiers». Toujours s’interroger: «Je me demande si je ne préfère pas m’offrir deux bouteilles d’un Pic Saint Loup à 10€ plutôt qu’une seule d’un second vin à 15€.» Et ne jamais oublier que d’innombrabl­es petits vignerons amoureux de leur métier se mettent en quatre pour produire de très bonnes bouteilles autour de 5€. Si vraiment l’on veut casser la tirelire, on peut tenter d’obtenir pour 90€ un flacon de Pontet-Canet (Pauillac) 2015, millésime exceptionn­el pour un nectar qui doit l’être tout autant, noté 20/20 par la Revue du Vin de France !

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(Photo Franck Fernandes) Derrière les crus classés qui font la vitrine, de belles surprises pour les amateurs moins sectaires.

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