Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Bio, biodynamie et vins nature : quelques clés pour s’y retrouver
Christophe Coppolani, ingénieur agronome, a sélectionné pour Intermarché de nombreux vins, notamment dans le Languedoc-Roussillon, la Champagne, le Rhône, la Provence. Autant le dire tout de suite : il n’est pas un inconditionnel des vins dits « nature », sans sulfites ajoutés ni levures, collage ou filtration d’aucune sorte. « Des vins où la main de l’homme n’intervient pas» , résume l’oenologue en égrenant les désagréments qu’il n’est pas exclu de rencontrer. « Du gaz carbonique résiduel. Une oxydation. De faux goûts. Tout ceci n’est pas forcément adapté aux exigences de la grande distribution où les bouteilles, entre le départ de la production, l’arrivée dans les bases régionales, la distribution et la consommation par les clients peuvent un peu circuler. » Prétendre que l’engouement pour ces vins nature est porté par des bobos parisiens serait peut-être aller un peu vite en besogne. N’empêche, des déconvenues sont possibles avec des goûts de « souris », de terre ou de betterave traduisant la contamination par une moisissure. Moralité : « Les vins nature ne souffrent aucune approximation dans l’hygiène ».
Pour ne plus se tromper
« On mélange absolument tout » , regrette le sommelier Christian Scalisi en comprenant que le consommateur puisse se sentir un peu perdu. Petite piqûre de rappel : «Un vin bio est produit sans pesticides, sans fongicides, sans herbicides. En d’autres termes, sans chimie, sans produits de synthèse.» La biodynamie, elle relève, elle aussi, d’une vraie certification. « Le vigneron s’engage dans une démarche où l’on travaille davantage à base d’infusions de plantes, où l’on est beaucoup plus attentif au vivant dans les sols, où l’on observe aussi le calendrier de la Lune. En fait, la biodynamie, ce n’est rien d’autre qu’un retour au bon sens paysan. » Il en va autrement du vin nature : «Travailler sans soufre, c’est clairement risqué et, surtout, on est dans un vide juridique total. »