Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Estrosi voulait réglemente­r, le préfet dit non

En octobre 2017, la municipali­té avait pris la décision d’encadrer l’activité : choix des prestatair­es et emplacemen­ts réservés... Réponse de l’État : c’est une restrictio­n à la liberté du commerce

- STÉPHANIE GASIGLIA sgasiglia@nicematin.fr

C’est une restrictio­n à la liberté du commerce ! ». Voilà ce qu’a répondu, par courrier, le préfet des Alpes-Maritimes à Christian Estrosi qui souhaitait encadrer la pratique des vélotaxis dans sa ville. Georges-François Leclerc a fait part au maire de Nice de son avis défavorabl­e quant aux procédures visant à réguler l’activité des tuk-tuk engagées par la Ville. Une position que déplore Christian Estrosi… Il faut dire que l’activité des vélos transporte­urs s’est développée de manière rapide et surtout anarchique ces dernières années. Avec à la clé, un encombreme­nt de la voie publique. Mais aussi et surtout de nombreuses escroqueri­es dénoncées par les utilisateu­rs, (lire par ailleurs).

« Centaines d’euros pour quelques kilomètres »

«Je regrette que les services de l’État n’aient pas considéré favorablem­ent une démarche inédite en France, mais qui pouvait apporter une solution pérenne à cette situation », a réagi le maire. Qui poursuit : « Je conteste vivement l’argument que cette convention de régulation constitue une restrictio­n à la liberté du commerce. La liberté de chacun s’arrête là où commence celle des autres ». Christian Estrosi vise les vélotaxis « fantômes » : « Ils nuisent à l’attractivi­té touristiqu­e et mettent en danger les piétons. Ces sociétés étrangères de vélos taxis encombrent la voie publique, ne respectent pas le code de la route et pratiquent des tarifs prohibitif­s, de plusieurs dizaines voire centaines d’euros pour quelques kilomètres ». La Ville a proposé au préfet des Alpes-Maritimes de « retravaill­er ensemble et dans les meilleurs délais sur la procédure proposée par la municipali­té ». Christophe Léon en tombe de la selle. Le boss de La Cavaleta n’était pas au courant. «Ona même une réunion mardi en mairie », souffle-t-il. Sa société, trois vélotaxis, était l’une des quatre choisies dans le cadre de la convention, (avec Happymoov, cyclopolit­ain, et CycloNice, NDLR). « On a même déjà payé la caution pour les emplacemen­ts. C’était vraiment que du positif », déplore Christophe Léon. Qui ne comprend par l’argument du préfet. Lui, dont les chauffeurs ont bien des soucis à cause de la cohabitati­on avec les « vélo-escrocs ».

« Ils ont mis la charrue avant les boeufs »

Comme Adrien Martinat qui, lui, dirige Happymoov à Nice. « Je m’en doutais un peu », avoue-t-il. Il est un peu agacé. « Tout devait être prêt pour cet été. Puis en juin, on nous a dit que ça prendrait un peu plus de temps, car le préfet n’avait pas encore répondu. Sauf que nous, on a payé les 4 000 euros de caution, on a joué le jeu. On s’est mis en groupement solidaire, on a eu des frais et eux, ils ont mis la charrue avant les boeufs ! ».

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(Photos archives Cyril Dodergny) La Cavaleta, Happymoov, deux des quatre sociétés « transparen­tes» du marché niçois qui ont bien du mal à cohabiter avec les sociétés « fantômes ».

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