Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Estrosi voulait réglementer, le préfet dit non
En octobre 2017, la municipalité avait pris la décision d’encadrer l’activité : choix des prestataires et emplacements réservés... Réponse de l’État : c’est une restriction à la liberté du commerce
C’est une restriction à la liberté du commerce ! ». Voilà ce qu’a répondu, par courrier, le préfet des Alpes-Maritimes à Christian Estrosi qui souhaitait encadrer la pratique des vélotaxis dans sa ville. Georges-François Leclerc a fait part au maire de Nice de son avis défavorable quant aux procédures visant à réguler l’activité des tuk-tuk engagées par la Ville. Une position que déplore Christian Estrosi… Il faut dire que l’activité des vélos transporteurs s’est développée de manière rapide et surtout anarchique ces dernières années. Avec à la clé, un encombrement de la voie publique. Mais aussi et surtout de nombreuses escroqueries dénoncées par les utilisateurs, (lire par ailleurs).
« Centaines d’euros pour quelques kilomètres »
«Je regrette que les services de l’État n’aient pas considéré favorablement une démarche inédite en France, mais qui pouvait apporter une solution pérenne à cette situation », a réagi le maire. Qui poursuit : « Je conteste vivement l’argument que cette convention de régulation constitue une restriction à la liberté du commerce. La liberté de chacun s’arrête là où commence celle des autres ». Christian Estrosi vise les vélotaxis « fantômes » : « Ils nuisent à l’attractivité touristique et mettent en danger les piétons. Ces sociétés étrangères de vélos taxis encombrent la voie publique, ne respectent pas le code de la route et pratiquent des tarifs prohibitifs, de plusieurs dizaines voire centaines d’euros pour quelques kilomètres ». La Ville a proposé au préfet des Alpes-Maritimes de « retravailler ensemble et dans les meilleurs délais sur la procédure proposée par la municipalité ». Christophe Léon en tombe de la selle. Le boss de La Cavaleta n’était pas au courant. «Ona même une réunion mardi en mairie », souffle-t-il. Sa société, trois vélotaxis, était l’une des quatre choisies dans le cadre de la convention, (avec Happymoov, cyclopolitain, et CycloNice, NDLR). « On a même déjà payé la caution pour les emplacements. C’était vraiment que du positif », déplore Christophe Léon. Qui ne comprend par l’argument du préfet. Lui, dont les chauffeurs ont bien des soucis à cause de la cohabitation avec les « vélo-escrocs ».
« Ils ont mis la charrue avant les boeufs »
Comme Adrien Martinat qui, lui, dirige Happymoov à Nice. « Je m’en doutais un peu », avoue-t-il. Il est un peu agacé. « Tout devait être prêt pour cet été. Puis en juin, on nous a dit que ça prendrait un peu plus de temps, car le préfet n’avait pas encore répondu. Sauf que nous, on a payé les 4 000 euros de caution, on a joué le jeu. On s’est mis en groupement solidaire, on a eu des frais et eux, ils ont mis la charrue avant les boeufs ! ».