Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Un business pas toujours transparen­t

- S.G

« On a arrêté de travailler la nuit. On a eu trop de problèmes avec leurs chauffeurs. C’était dangereux. On a même eu des menaces. C’est triste, mais c’est comme ça. Je pensais agrandir ma flotte d’un ou deux vélos, je ne le ferai pas », se désole Christophe Léon, le patron de la Cavaleta. En cause, la concurrenc­e déloyale de vélotaxis dont les pratiques laissent vraiment à désirer. « Ils font du racolage, parfois de manière agressive. Essaient de rouler les clients, surtout la nuit », témoigne un chauffeur d’une compagnie « réglo ». Ces vélotaxis sont arrivés en . Petit à petit. Un, deux, dix… Ils ont fini par envahir les rues de la ville. Pour les reconnaîtr­e, c’est simple, pas de numéro de téléphone sur la carrosseri­e, des tarifs inscrits mais quasiment jamais respectés. Et un nom « glow taxi ». Que se cache-t-il derrière cette société ? Difficile d’y voir clair. Elle est, a priori, lettonne et les chauffeurs qui travaillen­t à Nice aussi, voire estoniens. Et qui gère le business ?

« Presque la mafia »

En  d’autres vélotaxis venus de l’est sont apparus. Plus petits, plus vieillots. Et cet été, rebelote. Une nouvelle flotte est arrivée. « Il y a une vingtaine de vélotaxis, cette fois conduits par des Afghans et des Pakistanai­s. On les appelle les pak-pak. Ils ressemblen­t plus à des petites calèches », témoigne un autre chauffeur. Qui affirme : « Ils cassent les prix, sont parfois agressifs. C’est encore de la concurrenc­e déloyale ». Et surtout une mauvaise image de marque pour la profession. Et pour la Ville. En fait, il n’existe à l’heure actuelle aucun cadre juridique à cette activité. Alors, les profession­nels du secteur attendent beaucoup du projet de loi Mobilité, qui, après avoir été repoussé plusieurs fois, devrait être présenté cet automne. Mais le vélotaxi y sera-t-il abordé ? « Il est vraiment temps que la profession soit encadrée. Alors si l’État ne le fait pas, c’était bien que la Ville le fasse. C’est dingue que ce soit refusé. Le préfet parle de liberté de commerce, mais ils protègent ceux qui ne font rien dans la légalité. C’est presque la mafia et c’est ces gens-là que le préfet défend ? Avec le temps on a appris à éviter les conflits avec les chauffeurs, mais il n’empêche, ce n’est pas rassurant parfois », s’agace un profession­nel du secteur. Adrien Martinat, le patron d’Happymoov, espère, au moins, « des contrôles plus réguliers ». Il y en a eu cet été, « mais vraiment peu ».

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Ces vélotaxis ont envahi la ville.

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