Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
À Villeneuve, une fresque qui trompe l’oeil et ravive les souvenirs
À Font-Bertrane, les peintures font renaître l’école. Nostalgie, et joie de retrouver les anciens...
Deux centaines de Villeneuvois répondaient présent pour l’inauguration du bâtiment rénové de l’ancienne école du village et de l’admirable fresque en trompe-l’oeil qui fait revivre le souvenir de Font-Bertrane, la primaire qui accueillit des générations d’écoliers de 1908 à 1997. Côté bâtiment, la façade vieillotte nécessitait «un vrai coup de lustre» selon Lionnel Luca. «Nous voulions retrouver ce qu’avait été Font Bertrane pour des générations de Villeneuvois ». Heureuse surprise, en réparant les fissures du bâtiment, les ouvriers mettent à nu des pierres calcaires dont aucun villageois n’avait jamais vu la couleur. « L’entreprise RCS en charge de la rénovation a fait un travail d’embellissement remarquable en mettant en valeur ces pierres plutôt ordinaires pour leur donner tout leur cachet » poursuit le maire de Villeneuve-Loubet. Le bâtiment rénové a coûté en totalité 145000 euros parfait le relooking de l’avenue de la Libération entrepris les années précédentes avec la rénovation du poste de Police Municipale ainsi que l’élargissement et le fleurissement des trottoirs. Mais le temps fort pour les Villeneuvois présents fut la présentation officielle de la fresque en trompe l’oeil réalisée sur le côté de la façade qui passait jusque-là inaperçu. Réalisée par la Compagnie Vincent
Autour du maire Lionnel Luca, anciens élèves ou instituteurs ainsi que de nombreux villageois assistaient à l’inauguration de l’oeuvre.
Ducaroy, la vraisemblance est inouïe : les fenêtres entrebâillées laissent apercevoir l’intérieur de salles de classes, de tableaux noirs et de cartes de France, la lumière se reflète sur les vitres, le ballon des enfants se détache à s’y méprendre dans un mouvement parfaitement naturel. Le bureau de poste qui se situait à cet emplacement dans les années 1930 pourrait encore faire patienter les clients en attendant l’institutrice qui quittait prestement sa classe pour délivrer les colis lorsque le receveur des postes, son mari, avait à s’absenter ! Quant à l’instituteur surveillant les écoliers, il (Photos E.S.) s’agit du véritable Monsieur Crabet, que de nombreux anciens élèves ont eu l’émotion de découvrir immortalisé aux portes de l’école de leur enfance, faisant remonter anecdotes et souvenirs. « C’était une époque où il fallait dire bonjour et se découvrir devant l’enseignant, apprendre les phrases de morale inscrites au tableau chaque jour et préparer la dictée du jour », rappelle René Torto, véritable mémoire du village, avant d’égrener les dates phare de la longue existence de l’école. Et l’ensemble prend tout son sens puisque la Maïoun Dei Granouie, le musée-souvenir des Villeneuvois se trouve depuis quelques années juste en dessous de la fresque, où une salle de classe est reconstituée et les objets de la vie d’antan exposés au public. La fresque, qui a coûté 23759 euros a été financée en partie par une collecte publique. « Cela ne représente pas la totalité de la somme qui a été complétée notamment par un don de BNP Paribas Immobilier mais nous souhaitions faire participer la population volontaire pour que cette oeuvre appartienne vraiment à tous » explique le maire. Les 174 donateurs particuliers ont été remerciés avec la remise d’un livret collector et dédicacé retraçant toute l’histoire de Font-Bertrane. Mais au fait, pourquoi Font-Bertrane ? « C’est le nom de la source qui descend de la colline du côté de la passerelle, indique Georges Blay, le président des Granouïe. Celui qui l’a découverte devait s’appeler Bertrand ! » Saluant l’émotion et les applaudissements, Lionnel Luca a tenu à signifier par cette oeuvre «un hymne à l’école qui forme les citoyens de demain et aux enseignants qui tiennent encore la baraque de la République ».