Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Griezmann à la loupe

Connaissez-vous vraiment «Grizou» ? Le gaucher de l’Atlético Madrid a des secrets bien cachés

- Textes : Mathieu Faure Photo : AFP

Beckham, son idole

Pourquoi Antoine Griezmann porte-t-il le numéro  et joue en manches longues ? C’est simple, à cause de David Beckham, ancien joueur de Manchester United et du PSG. « Je suis un fan absolu. Sur le terrain, déjà, il avait la classe. Et en dehors du terrain, il est toujours clean, bien habillé, bien coiffé. Je me souviens de lui aux Jeux Olympiques de Londres en  : il arrive sur un bateau et sa coupe de cheveux ne bouge pas ! Je suis vraiment fan. Je joue en manches longues parce que lui le faisait, j’ai aussi pris son numéro, le  », lâche « Grizou » dans GQ. Propriétai­re du club de Miami, futur membre du championna­t américain sous le nom de Club Internacio­nal de Futbol Miami , Beckham pourrait-il attirer Griezmann en Floride ? «S’ilme veut dans son club, alors j’irai. Je veux terminer en MLS. Après, on verra si c’est à Los Angeles ou Miami. Ce sont deux bonnes villes. J’aime la mentalité et la culture du show qu’il y a aux États-Unis », a conclu le Français.

NBA

Le numéro  de l’Atlético Madrid est un mordu de basket américain et notamment de NBA. Son idole ? Derrick Rose, ancienne star des Chicago Bulls qu’il a eu l’occasion d’approcher à New York pour un échange de maillots. Mais ce n’est pas tout, Griezmann possède de nombreux « jerseys » aux couleurs de différente­s franchises NBA (Houston Rockets, Boston Celtics, Cleveland Cavaliers, Toronto Raptors, Golden State Warriors, etc.). Mieux, le Français a piqué certains codes aux basketteur­s américains. Ainsi, sa manière de se filmer cet été pour annoncer son intention de rester à l’Atlético Madrid s’inspire de la vidéo « The décision » tournée par LeBron James en  lorsqu’il annonce qu’il quitte Cleveland pour Miami. Parfois, son amour pour la NBA lui joue des tours. L’été dernier, le Français s’était permis de conseiller Gordon Hayward sur twitter, joueur du Jazz, lorsque celui-ci était annoncé à Boston. Ce qui n’avait pas plu au pivot français Ruddy Gobert, intérieur du Jazz, qui avait repris Grizou sur la toile : « Reste dans ton sport toi ». Peu de temps après, c’est une autre sortie sur le basket qui avait enflammé la toile. On y voyait Griezmann déguisé en tenue de Harlem Globbe Trotters... et teint en noir de la tête aux pieds. Une photo qualifiée de «Blackface» qui avait indigné internet car, dans la pratique théâtrale américaine du XIXème siècle au temps de la ségrégatio­n, se peindre le visage en noir renvoyait à une représenta­tion des personnes de couleur comme étant des personnage­s débiles et grossiers. Griezmann s’est excusé pour la photo dans la foulée.

Tatouages

« Fais de ta vie un rêve et de ton rêve une réalité » peut-on lire sur son avant-bras droit. C’est une citation d’Antoine de Saint-Exupéry avec, non loin, un portrait de la Vierge Marie. Comme beaucoup de footballeu­rs, Griezmann est tatoué. Sur ses bras, on peut deviner les initiales de ses parents (Isabelle et Alain), une ancre, des chaînes, un nuage, le visage du Christ, les lettres « HOPE » sur ses doigts mais aussi le mot « Fame » sur son bras gauche, en référence au quatrième album du rappeur Chris Brown dont il est un grand fan. Encore une fois, son inspiratio­n est toute trouvée à en croire ses propos dans Gala : « A  ans. c’est David Beckham qui m’a donné envie de me lancer. Je trouvais ses tatouages super sur lui, j’ai passé un an à me renseigner avant de sauter le pas puis je me suis lancé. »

Portugais

Très attaché à l’Espagne et à l’Uruguay pour des raisons sentimenta­les, Antoine Griezmann est surtout lié par le sang au Portugal. Amaro Lopes, son grand-père et donc le père de sa mère Isabelle est de nationalit­é portugaise. Dans les années , Amaro est défenseur central à Paços de Ferreira, entre Porto et Guimaraes puis à Vasco de Gama au Brésil. Une fois sa carrière terminée, il quitte le Portugal pour s’installer à Mâcon, au sud de la Bourgogne où réside à l’époque plus de  familles d’origines portugaise­s pour y faire carrière dans la constructi­on. Ce qui explique pourquoi Griezmann a vu le jour à Mâcon en , un an avant la disparitio­n de son grand-père...

Amour espagnol

Très prisé pour sa jolie bouille, Antoine Griezmann n’est plus un coeur à prendre. Depuis le  juin , il est marié avec Erika Choperena, une Espagnole rencontrée durant sa période basque à San Sebastian : « On était logés dans une résidence avec une cantine, que l’on partageait avec les étudiants d’une université voisine. Je l’ai vue passer avec un plateau. J’ai demandé autour de moi si quelqu’un la connaissai­t. On m’a alors expliqué qu’elle apprenait la psychologi­e pour enfant », raconte Grizou. Depuis, l’amour dure et en avril , le couple a donné naissance à une petite Mia, leur premier enfant.

Bataclan

 novembre , Griezmann joue au Stade de France contre l’Allemagne. Dans le même temps, sa grande soeur Maud se trouve au Bataclan pour le concert des Eagles of Death Metal. Dans sa biographie, Griezmann raconte pour la première fois cet épisode : « Je savais que Maud assistait à un concert dans Paris. Mais j’ignorais à quel endroit. J’ai appelé ma mère, qui était en tribunes avec mon père. Où est Maud ? ai-je demandé. A un concert de je-ne-sais-plus-qui mais ce n’est pas au Bataclan, a-t-elle répondu avec assurance. J’ai insisté, comme si j’avais un pressentim­ent : Donne-moi le nom du groupe… Il s’agit d’un groupe de rock, réplique ma mère. Aussi sec, j’ai répondu : Je la connais : je sais que c’est le groupe qui jouait au Bataclan, en l’occurrence Eagles of Death Metal. J’ai cherché à la joindre. Elle ne répondait pas. J’ai laissé des messages. Je suis allé sous la douche. J’ai rapidement rejoint mes parents dans le salon des joueurs. Ils m’ont confirmé que ma soeur était au Bataclan. Nous avons eu très peur. L’angoisse était puissante. Impossible de savoir si elle allait bien. Elle a fini par décrocher. Maud parlait à voix basse. Puis la conversati­on a été coupée. De nouveau, son téléphone ne répondait plus. Très tard dans la nuit, elle a pu appeler ma mère en lui expliquant qu’elle était sortie après l’interventi­on des forces de l’ordre. Elle s’était réfugiée dans un restaurant alors que la police continuait les opérations à l’intérieur. Le soulagemen­t a été extrême. On pense toujours que ce genre d’événements n’arrive qu’aux autres. Ce n’est pas le cas. Elle aurait pu y passer. Il a fallu se reconstrui­re. » Aujourd’hui, Maud est devenue chargée de communicat­ion pour son frère après des études de relations publiques.

«Take the L»

Griezmann sait faire parler de lui avec ses célébratio­ns. Après celle inspirée du rappeur Drake agitant ses deux mains mimant un téléphone, l’attaquant de l’Atlético de Madrid a succombé à un nouveau mouvement, le fameux « Take The L ». Pour ce faire, il sautille les jambes écartées et dessine un «L» sur son front, voulant dire «Loser» en Anglais. Cette célébratio­n est inspirée du célèbre jeu vidéo Fortnite, très prisée par les jeunes mais aussi par Neymar, même si, au vrai, cette célébratio­n s’inspire de l’oeuvre de Stephen King « Ça ».

L’Uruguayen

Griezmann est très attaché à la culture uruguayenn­e, à sa boisson traditionn­elle, le maté, dont il est un consommate­ur régulier. Lorsqu’il débarque au Pays Basque, «Grizou» est coaché par Martin Lasarte, ancien défenseur de l’équipe nationale uruguayenn­e, tout en se rapprochan­t de son coéquipier Carlos Bueno, ancien attaquant du PSG et Uruguayen aussi. « Carlos m’a pris sous son aile, se souvient Griezmann. Il m’a aussi fait apprécier le Dulce de leche (la confiture de lait), l’asado (le célèbre barbecue sudamérica­in) et le maté. » A Madrid, Griezman ne perd pas ses bonnes vieilles habitudes et se rapproche de Diego Godin, ce dernier est le parrain de sa fille, Mia. Hasard de la vie, le Français n’a jamais mis les pieds... en Uruguay. Un impair qui pourrait vite être réparé par le biais de Tabaré Vaquez, le président uruguayen en personne. La raison? Le drapeau arboré par «Grizi» lors de la conférence de presse à l’issue de la finale France-Croatie. « Je ne vous remerciera­i jamais assez pour le geste que vous avez fait envers l’Uruguay lorsque vous avez arboré le drapeau de notre pays lors de la conférence de presse que vous avez donnée aux médias internatio­naux à Moscou », a écrit le chef d’Etat, visiblemen­t touché par ce geste, dans une lettre adressée à son homologue français Emmanuel Macron. Ce drapeau lui avait été offert par un journalist­e qui voulait le prendre en photo avec.

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