Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Day by Day démocratise la vente en vrac en centre-ville
Pourquoi le vrac devrait-il être réservé au bio ? Day by Day, qui ouvre à Nice son 40e point de vente, estime qu’on peut tendre vers une consommation responsable pour tous
Day by Day vient d’ouvrir à rue Vernier à Nice son 40e magasin, le deuxième dans la région après Marseille. Le premier réseau français d’épicerie 100 % vrac prône un commerce de proximité à impact positif sur la société et la planète. Les explications du cofondateur et directeur général, David Sutrat.
Quel est le concept de Day by Day?
Nous proposons dans nos points de vente produits de consommation quotidienne (épicerie salée, sucrée, droguerie et hygiène) vendus à la demande et sans emballage imposé. Ce qui permet de réduire les déchets, de lutter contre le gaspillage alimentaire, de consommer la juste quantité et de faire des économies.
Quelle est votre vocation ?
Nous sommes un magasin de complément et nous aimons l’idée de participer à la revitalisation d’un écosystème marchand du centre-ville. D’où la nécessité d’avoir une offre attractive et large.
Vous êtes un réseau de franchisés. Que leur apportezvous ?
Ce sont des commerçants indépendants qui ont un vrai engagement pour la planète et à qui nous fournissons un accompagnement, une aide logistique via notre centrale d’achat. En massifiant les achats, nous rendons le vrac abordable. A qualité comparable, on est systématiquement moins cher que l’emballé, notamment sur les marques nationales : entre et % moins cher.
Dans l’esprit du grand public, le vrac est plutôt associé au bio…
Le vrac est un parti pris car notre volonté est de constituer une consommation responsable pour tous. Notre offre bio est significative ( sur références, soit l’équivalent en nombre à un spécialiste du bio). Si on ramène à la réalité de la consommation, le bio ne représente que , % de la consommation et le vrac , %. S’adresser à , % de % est trop segmentant. Dans nos magasins, nous proposons une représentation de l’offre marchande en bio et en conventionnel. Nous suivons une charte de qualité répondant aux attentes du consommateur que sont la proximité et la traçabilité. Deux tiers des produits sont français et nous visons les %. Ce qui nous amène à réinventer des filières.
C’est-à-dire ?
En proposant des débouchés commerciaux à des petits producteurs. Prenons l’exemple de la lentille corail qui avait disparu de la production française. En accord avec notre producteur français de lentilles, nous avons relancé une production dans une logique de filière. Nous lui rachetons sa production s’il consacre une partie de ses terres à la production de lentilles corail. Nous levons actuellement M€ dont la moitié sera investie dans les filières de production, pour aller dans une logique de commerce plus responsable et inventer de nouvelles solutions pour le vrac.
À quoi pensez-vous ?
On voudrait ajouter d’autres familles de produits à notre offre en vrac. Il faut réinventer la chaîne logistique en termes d’hygiène, de traçabilité, de services. Cela fait deux ans que l’on travaille sur la conservation des jus de fruit à température ambiante.
A quoi servira le reste de la levée de fonds ?
Elle servira à nous développer en Europe du Nord : le Benelux, l’Allemagne et les Pays-Bas sont nos marchés cible. En France, notre objectif est d’avoir un magasin Day by Day dans chaque département. Nous comptons
donc en ouvrir une cinquantaine d’ici . À cette date, nous aurons magasins sous enseigne en Europe. Nice est une ouverture stratégique pour nous. Cela fait trois ans qu’on essaie de venir dans le Sud-Est. On veut se développer en Paca. Le Var nous intéresse aussi au plus haut point.
Quels sont vos autres axes de développement ?
En parallèle de l’enseigne Day by Day, nous développons depuis plus d’un an des concepts de corner en vrac dans des supérettes et hypermarchés. Tout le monde n’habite pas en centreville et la grande distribution représente encore plus de % des achats : le vrac a sa place.