Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Contreparties à la subvention de l’opéra de Nice : la Ville trouve le Département… gourmand
À la mairie, ils ont trouvé ça un peu fort de café… Comme chaque année, le Département des Alpes-Maritimes a envoyé pour signature la convention destinée à entériner la subvention allouée aux actions de l’opéra de Nice, de l’orchestre philharmonique, du conservatoire national à rayonnement régional et pour l’organisation du festival du livre pour un montant global de près de 2,5 millions d’euros, (1,8 million pour l’Opéra). Jusque-là, pas de problème.
« Rédiger une nouvelle convention »
Le hic, un alinéa de la convention. André Chauvet, conseiller municipal, délégué à l’opéra pointe, dans un courrier adressé au président du Conseil départemental, des « contreparties supplémentaires sans que celles-ci aient été négociées en amont ». Et de citer l’organisation de visites de la Diacosmie pour les collégiens, mais surtout « la mise à disposition du CD06 de 40 places pour chaque représentation ainsi que deux loges ». Et pour cette dernière contrepartie, c’est… niet. André Chauvet invite donc Charles-Ange Ginésy à «rédiger une nouvelle convention en supprimant cette clause ».
places et deux loges par représentation
Le conseil départemental trop gourmand en invitations ? « Si des élus du Département ou des responsables souhaitent assister à des opéras, concerts et ballets, c’est avec plaisir qu’ils peuvent être les invités de la Ville», s’amuse André Chauvet. « Il faut remettre dans le contexte », assurent, de leur côté, les services départementaux. « Chaque année le Département octroie 7 millions d’euros de subventions culturelles aux associations et aux collectivités. L’une d’entre elles sort du lot : la subvention globale à l’opéra de Nice et à l’orchestre philharmonique qui correspond à 30 % de la subvention globale », disent-ils encore. «C’est la plus grosse subvention accordée. Pour comparaison, ensuite, c’est l’orchestre de Cannes qui bénéficie de 600 000 euros. » Alors, oui, avouent-ils, ils ont décidé, « face aux difficultés financières et afin de laisser intact le montant de la subvention », de réclamer des contreparties. «C’est le cas pour toutes les structures qui bénéficient de plus de 10 000 euros », précise le Département. Qui assure : «Ces contreparties sont à destination principalement des collèges. » « Pour la Ville de Nice la contrepartie était identique que pour l’orchestre de Cannes, malgré le différentiel de subvention. Nice n’offrait aux collégiens et aux seniors que des manifestations, mais pas dans le cadre des représentations à l’opéra. Donc nous avons demandé pour ces publics ce contingent de 40 places et deux loges. En tout, une cinquantaine de places », avance le Département. « Quand la Ville a réagi, on a eu une réunion, on a expliqué qu’il n’était pas question de prendre à chaque fois les 40 places, mais d’en discuter en fonction des possibilités. Nous n’avons pas eu de réponse», concluent les services départementaux. Pourtant, dans son courrier, André Chauvet estime qu’il n’y a pas de fausse note notamment à destination du public collégien. Il écrit : « Des actions importantes en faveur des collégiens ont été mises en place et développées, notamment en proposant des offres via notre catalogue AcEduc pour présenter une dizaine de spectacles à l’attention de près de 700 collégiens. » Alors signera, signera pas ? En conseil municipal, alors que Christian Estrosi évoquait le rapport de la chambre régionale des comptes sur le SDIS06 qui dépend du conseil départemental, (notre édition d’hier) ,il a déploré que le Département n’ait pas encore versé la subvention à l’opéra. « Ce n’est pas anecdotique, dans trois mois c’est la fin de l’exercice et ce 1,8 million manque. » « C’est Nice qui ne signe pas à cause de ces quelques places de plus. S’ils signaient ils auraient leur subvention », souffle un élu départemental.