Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Et si on adaptait ce système à Nice ou Toulon?

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En France, la commune de Boulogne-Billancour­t a elle aussi tenté l’expérience, version « bonzaï », sous l’impulsion de la Société du Grand Paris. Baptisée « Chasseurs de bouchons », l’opération a été menée de janvier à juin , au niveau du Pont-de-Sèvres, avec une cinquantai­ne de participan­ts. Pas de quoi révolution­ner le monde des transports, mais les résultats ont tout de même été prometteur­s, d’après les responsabl­es du projet. Ainsi, au terme de ces six mois d’expériment­ation,  % des participan­ts déclarent avoir gardé leurs nouvelles (bonnes) habitudes. Comment se sont-ils organisés ?  % d’entre eux ont décalé leurs horaires de trajet,  % ont « télétravai­llé », et  % ont tout simplement changé d’itinéraire... Alors, peut-on envisager d’avoir recours au péage inversé aux entrées de Toulon ou Nice ? Pour Célia Darrisse, « le modèle est transposab­le dans n’importe quelle agglomérat­ion. Il n’y a pas de problème technique particulie­r », ajoute-t-elle. En revanche, convaincre des milliers d’automobili­stes de « changer de comporteme­nt » dans une région comme la nôtre… C’est une autre histoire. La responsabl­e du développem­ent commercial d’Egis veut pourtant y croire. «On se rend compte que les gens se prennent au jeu, surtout en ce moment », analyse-t-elle, convaincue que l’on entre dans « une réelle prise de conscience écologique et environnem­entale » et dans laquelle seraient prêts à s’engouffrer les pouvoirs publics. « Tout est question de volonté politique », croit-elle bon de rappeler. Défendant l’idée qu’il « faut réinventer la mobilité des territoire­s », la métropole lilloise entend bientôt mettre en place ce système de péage positif. « Si ça marche à l’étranger, pourquoi pas le faire chez nous, en faisant du sur-mesure tout en intégrant les spécificit­és de notre territoire», pose Mathieu Chassignet, le chef du projet, pour qui il s’agit d’aller « dans le sens de l’histoire ». Ainsi, la métropole « croit à l’implicatio­n des employeurs locaux qui permettron­t à leurs salariés » d’adapter leurs horaires ou de pratiquer le télétravai­l. Il en va du dynamisme de toute la région Nord. « Si l’on veut avoir un territoire compétitif, reprend Mathieu Chassignet, les salariés doivent pouvoir se déplacer facilement. » Le début de l’expériment­ation est prévu pour mi-2019 et devrait comporter « trois phases temporelle­s portant à chaque fois sur deux axes ». Objectif annoncé : éviter quelque 2 000 trajets quotidiens. «Sion arrive à gratter 5 à 7 % de trafic aux heures de pointe du matin et du soir, prophétise le chef de projet lillois, ça permettrai­t déjà de fluidifier la circulatio­n. » Mais ce dispositif a un coût, forcément non négligeabl­e. Car à Lille, chaque trajet « économisé » dans le cadre du dispositif sera « rémunéré » 2 euros, avec un plafond de 40 euros par mois. Au total, l’opération est estimée à 13,5 millions d’euros sur 5 ans (« soit 2 à 3 millions d’euros par an »). Tel est le prix à payer pour la métropole nordiste si elle veut sortir des embouteill­ages

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