Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Montserrat Caballe : messe pour la « Niçoise »

Le père Gil Florini, à la demande de fidèles, a célébré, hier, en l’église Saint-Pierre d’Arène, une cérémonie en l’honneur de la cantatrice décédée le 6 octobre. Elle avait ses habitudes à Nice

- STÉPHANIE GASIGLIA sgasiglia@nicematin.fr

Plus de 150 personnes ont assisté, hier matin, en l’église Saint-Pierre d’Arène, à la messe célébrée en hommage à la cantatrice Montserrat Caballe, décédée à Barcelone le 6 octobre à l’âge de 85 ans. « C’était une demande de nombreux fidèles», aentamé le père Gil Florini. Avant de laisser la parole à Auguste Vérola pour qu’il délivre un témoignage, lui qui a « reçu » La « Superba », lors de son dernier récital à l’Opéra de Nice en octobre 2010.

« Le public» de l’Opéra de Nice

Auguste Vérola était alors président de la commission des noms de rues et sites... « Je pensais qu’il fallait lui rendre hommage de son vivant et j’avais proposé son nom. On m’avait répondu : “non, et en plus elle ne chante pas très bien”», confie l’ancien adjoint au maire de Nice, débout au pupitre devant l’autel. Alors, il a, dit-il, décidé de lui écrire une lettre pour lui demander de revenir chanter à Nice. « J’étais très heureux de recevoir une lettre en réponse que de nombreux mélomanes doivent m’envier. Elle se disait très honorée de revenir ». C’était le 14 octobre 2010. Le foyer de l’opéra situé au troisième étage, devait être inauguré à son nom. « Je suis allée la chercher avec une voiture de la mairie à l’aéroport, elle était avec son frère. Elle s’était tordu la cheville. Et elle ne voulait pas qu’on la voie en fauteuil roulant, on lui a donné des béquilles pour rentrer dans l’Opéra », poursuit Vérola. Et, même à la messe un dimanche matin, le conflit entre Estrosi et Ciotti s’immisce insidieuse­ment. « Comme le maire était en retard de plus de 20 minutes, j’ai tenu compagnie à Montserrat Caballe dans sa loge. Un tête à tête ! Un privilège », sourit le suppléant du député Ciotti,

La cantatrice Valérie Marret a interprété quelques airs de la

entre deux cierges allumés. Après l’inaugurati­on, la soprano de légende a voulu se reposer en attendant sa voiture... qui n’était plus devant l’Opéra. « Je suis vite allé au restaurant d’à côté lui prendre un siège ». La Superba, là, plantée sur une chaise au milieu du trottoir. « À Covent Garden, on lui mettait à dispositio­n une Rolls, à Nice, une chaise de bar », galèje Vérola en se rappelant la scène. (Photo François Vignola)

«Je n’aurai peut-être pas dû, mais je lui ai alors lancé», avoue-t-il, “Vous avez un tel succès que si vous chantiez en tendant la main vous feriez encore recette”». Silence. Et un « grand éclat de rire de la cantatrice de légende », jure l’élu municipal. Qui décrit une femme « simple et extraordin­aire». Il ajoute : « Je lui ai posé la question : “quel est votre plus beau souvenir de l’opéra de Nice ?” Elle m’a répondu : “le public” !».

Sa suite au Negresco

Le public et certaineme­nt aussi le Negresco, où la soprano avait plus que ses habitudes. « Nous sommes dans ce quartier, près du Negresco, pour lui rendre hommage. Ce quartier qui était un peu le sien», conclut Auguste Vérola. En effet, la suite 121-122 du palace niçois porte son nom. Elle en était fière. « J’y suis comme chez moi», confirmait-elle en dans une interview parue en 2000 dans nos colonnes. Elle y a passé plus de 500 nuits. Montserrat Caballe disait aussi, cette fois dans un entretien paru en 1977, «parce que Nice m’a acceptée lorsque j’étais une inconnue. Alors je lui suis restée fidèle ». Elle avait chanté pour la première fois à Nice en 1971 dans le Trouvère de Verdi.

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