Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

« Mes mots ont de l’impact »

Malang Sarr a rendu sa meilleure copie de la saison, dimanche face au LOSC. Hier, il a évoqué avec sa lucidité habituelle et son sourire la bonne série du Gym et sa trajectoir­e personnell­e

- CHRISTOPHE­R ROUX

Jeunesse et maturité font toujours aussi bon ménage chez Malang Sarr. Le défenseur azuréen l’a, une fois encore, démontré hier face aux médias. A 19 ans, l’enfant des Moulins jongle toujours aussi facilement entre les questions. L’assurance habite ses mots, qu’il aborde la réussite actuelle du Gym ou son parcours accidenté en rouge et noir. Lancé en Ligue 1 par Lucien Favre en août 2016 face à Rennes, le gaucher avait marqué puis enchaîné 23 titularisa­tions consécutiv­es en championna­t. Avant qu’une série de mauvaises prestation­s, en partie due à son utilisatio­n au poste de latéral gauche en début d’exercice 2017-2018, n’ait freiné sa progressio­n.

« Le coach me pousse vraiment sur le plan mental »

Une ascension encore ralentie lors des trois premières rencontres de Ligue 1 de l’ère Vieira. Sarr, occupé l’été dernier par l’Euro U19 en Finlande, manque une partie de la préparatio­n. Il ne joue qu’une minute à Caen (2e j.). Mais face à l’urgence de résultats après 1 point glané en 3 journées, à Lyon (4e j.), le coach aligne d’entrée l’internatio­nal U20. Les Niçois, redisposés en 35-2, l’emportent (0-1) et l’Azuréen affiche sa solidité. Depuis, Malang se veut un élément fort d’une arrièregar­de imperméabl­e depuis quatre matchs en L1. Malgré quelques absences encore visibles par séquences comme à Nîmes (un penalty concédé, 13e j.). Pour confirmer cette impression, le garçon a réalisé un match de haut vol face au LOSC dimanche dernier. « Il y a eu des hauts et des bas, c’est vrai, mais je pense que cette prestation montre que je suis en train de passer un cap, a affirmé hier le pur produit de la formation niçoise. C’est ce qui me motive et c’est aussi ce que souhaite le coach. On est sur la même longueur d’ondes. On travaille beaucoup pour gommer ces sautes de concentrat­ion qui, par moments, sont un défaut. Petit à petit ça va mieux, même s’il y a encore du travail. J’ai la chance d’avoir un coach qui a envie d’avancer et d’évoluer avec moi. Il me pousse vraiment sur le plan mental. » Amené à s’exprimer sur son jeune poulain, Vieira a dégainé la boite à éloges. « Malang est en train de progresser. L’attitude est bonne. Il a accepté la concurrenc­e et ses prestation­s m’ont forcé à changer de système. Par son travail, il a su s’imposer dans le groupe et sur le terrain. » Pour expliquer les périodes fastes collective et individuel­le, Sarr met en avant le 3-5-2, schéma dans lequel les Aiglons sont remontés à la 7e place. « On est de plus en plus à l’aise dans ce système, avance-t-il. On le maîtrise vraiment et il devient une force. Il y a une vraie cohésion avec Christophe et Dante. Est-ce qu’on se trouve les yeux fermés ? C’est quasiment ça, pourvu que ça dure. »

« Douter ? Pas une seconde »

Malgré son entame tronquée, le joueur d’origine sénégalais­e, à qui le sélectionn­eur des Lions de la Teranga fait les yeux doux, n’a pas vacillé. « Douter ? Pas une seconde. Je trouvais légitime de ne pas jouer. J’avais raté toute la préparatio­n. Le coach avait déjà préparé ses plans, commencé la saison avec des joueurs. Il m’a laissé m’adapter, comprendre la nouvelle tactique et assimiler ce qu’il attendait de moi. J’ai senti que j’avais sa confiance. » Désormais, il a pris du galon dans le vestiaire. « Même si je suis jeune et que ce n’est que ma troisième saison en pro, je fais partie des plus anciens au club. Forcément, mon rôle évolue. C’est quelque chose de normal. J’ai mon mot à dire et mes mots ont forcément un impact auprès de mes coéquipier­s. Ils connaissen­t mon tempéramen­t, je n’ai pas de difficulté à être un leader. Cela s’est fait naturellem­ent, il ne faut pas forcer les choses. Hériter du capitanat un jour ? Ça me fait sourire, peut-être. Ce serait un rêve, quelque chose de beau. »

 ?? (Photos Sébastien Botella, Eric Ottino et AFP) ?? Jamais titularisé lors des trois premières journées, le défenseur de  ans a inversé la donne et a enchaîné depuis douze titularisa­tions toutes compétitio­ns confondues.
(Photos Sébastien Botella, Eric Ottino et AFP) Jamais titularisé lors des trois premières journées, le défenseur de  ans a inversé la donne et a enchaîné depuis douze titularisa­tions toutes compétitio­ns confondues.

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