Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Concrétise­r sur un grand événement, c’est le nouveau cap de ma carrière”

- PROPOS RECUEILLIS PAR GUILLAUME RATHELOT

Non, non ! Honnêtemen­t, on verra bien. Je ne vais pas forcément être la tête de gondole de l’équipe, je vais plutôt renvoyer l’ascenseur à mes coéquipier­s qui font du gros travail pour moi sur le Tour. Ça permet aussi à chacun de prendre ses responsabi­lités et à d’autres coureurs de se mettre en évidence.

Lesquels sont les plus en forme ?

Alexandre Geniez va être très bien, c’est un parcours qui lui convient parfaiteme­nt. Alexis (Vuillermoz) aussi, et Mikael Cherel est en grande forme l’hiver... Je serai très heureux d’aider les copains. J’aurai tout le loisir en World Tour de porter l’équipe. Là, c’est la course qui va définir les rôles.

Du coup, c’est Thibaut Pinot le favori ?

Ah ! je sais pas, je n’ai pas encore regardé les engagés. Il a été très fort sur le Tour de la Provence.

Quelles sont relations avec lui, avec qui on vous oppose souvent ?

Bonnes. Après, on est adversaire­s sur le vélo. En étant leader des deux meilleures équipes françaises et en ayant brillé sur des courses qui comptent, le parallèle était tout trouvé pour créer une opposition, au moins de façade. On est deux coureurs avec des caractéris­tiques différente­s. Dans mes premières années pro, il a été une source d’inspiratio­n car il a rapidement atteint le haut niveau. Bien sûr, cette génération française crée une émulation, entre elle et autour, et tant mieux. C’est super de voir plusieurs Français se tirer la bourre dans le carré restreint des meilleurs coureurs mondiaux. Je trouve ça très sain et ça élève le niveau de tout le monde.

Vous allez retrouver Milan San Remo après six ans d’absence...

Ça donne un peu de croustilla­nt à ma saison. J’ai une motivation toute singulière à aller sur ce monument, qui s’inscrit parfaiteme­nt dans mon programme, car l’épreuve arrive entre deux courses à étapes importante­s pour moi, Paris-Nice et le Tour de Catalogne.

Il y a aussi le Tour de France. Avant, vous parliez de prendre du plaisir. Maintenant, vous parlez de le gagner. Qu’est ce qui motive ce changement de discours ?

Cela fait plusieurs années le groupe travaille pour ça. Concrétise­r sur un grand événement, c’est le nouveau cap de ma carrière. J’espère y arriver un jour. J’ai eu la chance de faire des podiums sur toutes les épreuves qui me tiennent à coeur. Maintenant, il y a cette plus haute marche à conquérir, c’est certaineme­nt la plus dure. J’ai besoin de me fixer des objectifs élevés pour continuer à m’améliorer et garder cette flamme.

L’entraîneme­nt d’AGR estil orienté pour gagner plus de courses ?

Il y a de ça. Sur le Tour de France, l’objectif a longtemps été de faire le meilleur résultat possible. J’ai cinq “top ” consécutif­s, série en cours, mais ce qui va m’apporter quelque chose en plus, c’est de tout jouer pour aller voir plus haut. Il faut essayer d’être encore meilleur dans les phases cruciales de course. C’est un énorme challenge. Après, je crois beaucoup au phénomène de maturité. C’est une question d’expérience, plus que de qualités physiques à

développer. À force de jouer sur le devant, de faire des podiums, l’ouverture va arriver un jour. Le niveau est tellement élevé maintenant et très serré tout en haut de la hiérarchie que c’est celui qui en veut le plus qui parvient à obtenir la victoire. C’est cet état d’esprit là qui doit m’animer toute la saison.

Les vainqueurs du Tour arrivent en général à s’imposer facilement sur les courses d’une semaine. C’est un passage obligé ?

Ce n’est pas obligatoir­e non plus. Sur le Dauphiné, j’ai plusieurs fois été très proche, mais je suis toujours plus ou moins tombé sur un os. Mais je suis dans une phase de ma carrière où je suis encore en évolution. Je me rapproche de ce que je peux faire de mieux sur un vélo, dans les trois, quatre, cinq prochaines années. Donc je reste optimiste. Paris-Nice, ça n’a jamais été facile pour moi. La période qui compte, c’est juin-juillet. Ce sont des points de passages importants. Après, je suis davantage un coureur de courses de trois semaines que d’une seule.

Cet automne, qu’est-ce qui vous fera dire que votre saison a été réussie ?

Si j’arrive à gagner une grande course d’une semaine, une Classique ou un grand tour.

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(Photos DR/Vincent Curutchet) Bardet, qui va découvrir le Faron, espère travailler pour ses équipiers.

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