Saint-MartinVésubie : le maire se livre

Terre et affinités ciottistes, mais appartenance à la Métropole. Le maire LR évoque les difficultés à jongler entre les deux forces politiques. Et souhaite rempiler

Après de multiples décalages, le rendez-vous a finalement été pris jeudi aprèsmidi. Henri Giuge, maire les Républicains de Saint-Martin-Vésubie, revient sur une année compliquée sur le plan politique. Lui, l’élu du fief d’Éric Ciotti faisant partie de la Métropole de Christian Estrosi, les deux frères ennemis de la droite départementale. Familles politiques, projets, tourisme… Interview sur le fil.

Que retenez-vous de  ?

C’était une année de transition, avec la création de cet impôt métropolitain, qui a provoqué quelques conflits entre maires.

Elle a même provoqué un conflit au sein de votre propre équipe…

Ma majorité n’était pas pour… Au départ, je voulais voter oui, parce qu’il y avait ce grand projet d’investissement détaillé pour chaque commune. Pour la première fois, il était écrit en toutes lettres qu’il y aurait la création de ce parking, promis depuis . Puis je me suis rétracté, et M. Ghetti [conseiller municipal d’opposition] a affirmé qu’il n’y aurait jamais de parking. Cela a conforté ma position.

Depuis, où en est ce parking ?

J’ai trouvé une mesure palliative. Une commune peut faire une aire de stationnement allant jusqu’à  places. C’est plus un terrain vague, mais ça me permet de créer des places juste avant la saison estivale et de redistribuer les différentes zones bleues et oranges, afin de fluidifier et surtout d’enlever les  places devant la mairie. Je l’avais promis en début de mandat.

Vous êtes proche d’Éric Ciotti. Pensez-vous que Christian Estrosi vous le fait payer ?

Pendant ma campagne, j’avais le soutien des deux ! Et en août , la Métropole m’avait promis ce parking et la réfection de la place… Ce n’est pas moi qui suis visé. Moi, je suis entre le marteau et l’enclume, j’en suis conscient. Heureusement, j’ai le soutien indéfectible d’Éric Ciotti, qui a apporté le Vesúbia mountain park et le Boréon.

Justement, quelle fréquentation pour les deux sites ?

Le Vesúbia mountain park est à   visites par an, sur deux ans. L’étude de faisabilité avait fixé l’équilibre à   visiteurs. Il faut y ajouter les   du parc Alpha, qui ne représentent pas le même public. En plus, la semaine dernière, Éric Ciotti a lancé les travaux de résidence hôtelière -étoiles [Nice-Matin de lundi]. Ce chantier, d’une qualité exceptionnelle, doit s’achever en . Au total, sont prévus  lits, dont une cinquantaine dédiée aux délégations de services comme l’UCPA, qui a du mal à honorer les demandes de stage, par manque d’hébergements.

Ces logements ont été qualifiés de folie des grandeurs, alors que restaurateurs et hôteliers n’affichent pas complet…

Il est sûr que sur l’année, c’est en dents de scie. Mais je vous mets au défi de trouver une place d’hôtel entre le  juillet et le  août ! Ce projet se base sur les vététistes, qui ont un fort pouvoir d’achat, qui arrivent à Nice, avec un VTT à   euros. On recherche donc une clientèle nouvelle, ce n’est pas de la concurrence déloyale. Par ailleurs, dans cette résidence, il n’y a pas de restauration. Cela se fera au bénéfice des restaurateurs locaux, à condition qu’ils s’adaptent à ce nouvel afflux. Moi, j’ai des remontées négatives de touristes, qu’on refuse de servir à  heures l’été. La solution, c’est d’embaucher plus de personnes pour assurer le service, midi et soir.

Quels projets, pour  ?

Il y aura la réfection du groupe scolaire, accompagnée de la création d’un nouvel emplacement pour la cantine et une salle attenante. En dehors des temps d’école, cette salle servira aux associations.

Quel coût ?

 millions d’euros. On vient d’obtenir une subvention de , million du Département. La part de la commune s’élève à   euros. Pour le reste, nous sommes en train de voir avec l’État et la Région. Il y a également la démolition des colonies des Anciens combattants, une véritable verrue à l’entrée du village et une réserve foncière de , hectare. En parallèle, on veut aussi restructurer la zone d’activité du Pra-d’Agout. Les locaux sont actuellement occupés par les services de la Métropole et du réseau Lignes d’azur. Si la Métropole nous l’accorde, nous pourrions leur créer des ateliers sur le terrain des colonies. Les locaux récupérés, situés en coeur de village, pourraient être loués à des artisans. Cela permettrait aussi d’augmenter le stationnement. Mais ce projet concerne la municipalité future.

Ce sera vous ?

J’espère ! Parce que j’ai plein de projets ! Et puis, ça passe vite, six ans…

(Photo A. L.) Henri Giuge : « La création de l’impôt métropolitain a provoqué quelques conflits ».