Grave

Surtout, ne croyez pas que les « fake news » deviennent la « fixette » du moment, tant elles ont déjà été évoquées dans cette page. Si on en parle, c’est parce que l’heure est grave. Grave parce que, tout au long des « grands débats » qui, dans nos villes, et villages, occupent cette fin d’hiver, on peut noter que les « fake » affectent… gravement (!) le discours (et le bon sens) des citoyens les mieux intentionnés, relayant sans sourciller des énormités souvent piochées sur les réseaux sociaux. Et qui ne résisteraient pas à l’analyse, si on se donnait la peine de la faire à tête reposée. Mais voilà. La plupart du temps, le journaliste en charge du compte-rendu choisit, ce qui est bien normal, de relater les propos sensés, susceptibles de faire progresser la réflexion. Logique, mais cette attitude alimente le complotisme de celui dont la parole n’est pas relayée et n’empêche pas son propos de se propager. Alors pourquoi, en marge de ces comptes-rendus, ne pas proposer un “décodeur” pour séparer le vrai du faux ? Certaines radios et télévisions le font, ainsi que quelques médias nationaux écrits ; la presse régionale doit s’y mettre aussi, non pas simplement dans le cadre d’une rubrique, mais au fil du traitement de l’actualité quotidienne. Le travail du journaliste n’est plus seulement d’informer. C’est désormais, aussi, de traquer la désinformation distillée à longueur de journée. La presse ne peut plus se permettre de « laisser courir ». Sa survie est en jeu. 1. Président de l’Association des Lecteurs de Nice-Matin/Var-matin.