Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Tremblez ! Le vengeur à vélo est venu sévir à Nice
Connu pour ses stickers, ses provocations et ses vidéos dénonçant les mauvais comportements à l’égard des cyclistes, le militant « Cinquante euros » était de passage pour quelques jours…
L’homme à l’allure frêle refuse qu’on le qualifie de « justicier ». « Malheureusement, les justiciers, c’est dans les films. Je ne suis pas un redresseur de torts, mais un militant activiste. Alors que “casse-couilles” c’est rigolo, c’est léger. » Ce « casse-couilles » se fait appeler @50_euros sur le réseau social Twitter. Cycliste du quotidien, Raphaël (c’est un faux prénom) est connu pour faire la chasse aux mauvais comportements sur la route. Collage d’autocollants « Rien à foutre, je me gare ici », diffusion de photos et vidéos, explications musclées… Le tout, pour « faire réagir » « À force de voir les automobilistes nous mettre en danger de façon volontaire ou involontaire, je suis passé de minorité silencieuse à militant du quotidien. Il y en a qui pètent des rétros. Mais ça ne fera pas avancer les choses, alors j’ai décidé d’aller au contact pour défendre la cause. »
Doigts d’honneur et « air claques »
Le militant vivant à Rouen (SeineMaritime) n’est pas seul, mais il est la tête de gondole d’un mouvement national, qui a essaimé sur la Côte d’Azur depuis deux ans. La communauté niçoise s’est donc mise à frémir lorsqu’il annonce,
« Vous auriez pu me prévenir que je devais imprimer stickers JUSTE pour Nice… ».
le 20 mai : « Je suis arrivé à Nice. Une ville ravissante et très agréable à vivre », avec une série de photos montrant des voitures garées sur les voies de bus, au milieu de la rue et sur des pistes cyclables… Pendant deux jours, Raphaël était donc en ville. Le premier, il avait roulé trois heures à vélo et collé (DR)
« Mais c’est quoi ton problème avec les voitures sur les infrastructures cyclables à Nice ?? Y a pas de cyclistes ici !!».
« une vingtaine de stickers » .Et avait déjà eu le temps d’aller «au contact ». Comme avec cet automobiliste garé sur un sas vélo, au feu rouge. « J’arrive et il y avait une bagnole dessus. Je lui fais signe par la vitre, il n’a pas ouvert. » Il mime l’échange. Le conducteur l’envoie bouler, il lui répond avec deux doigts d’honneur. «Etjel’ai fixé. Le feu rouge était très long ». Autre épisode, sur l’avenue de la Californie, encore en travaux. Devant lui, il voit une camionnette doubler une cycliste de très près, pour finalement s’arrêter vingt mètres plus loin, au feu rouge. Raphaël toque à la vitre. Et récolte le genre de situation qu’il diffuse régulièrement sur le web. « Ah, je l’avais pas vue, lui aurait répondu le chauffeur. Et puis, bon, je l’ai pas touchée ». Devant cette « mauvaise foi », le militant se penche dans l’habitacle. « Je lui ai mis une “air claque” (une gifle simulée) ,il a reculé. » Et lui jette : « Voilà ce que ça fait », avant de filer rapidement.
« C’est très bizarre »
Bref, il a constaté à Nice « des comportements comme partout. » Mais il revient plusieurs fois sur sa « surprise » : « Je m’attendais à un truc complètement débile, et en fait non, la ville est très diverse en infrastructure. Il y a des quartiers où il y a des choses bien. » Il cite les pistes cyclables dans les voies de bus et le long de la coulée verte : « Un double sens cyclable protégé ! Même à Rouen, il n’y a pas ça. C’est très bizarre. Par contre, dès qu’on sort de ces quartiers, il n’y a plus rien. Et là, c’est bagnole, bagnole, bagnole, des scooters partout sur le trottoir… On voit qu’il y a un truc, par contre ça ne pourra pas avancer s’il n’y a pas un geste fort pour réduire la place de la voiture. Cette ville en regorge et ça doit rendre fou. »