Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Les courbes ensorcelantes des toiles de Florent Boisard
Arrivé à Cagnes-sur-Mer il y a deux ans, l’artiste commence à se faire connaître. Il était au salon Art shopping au Carrousel du Louvre après avoir été sélectionné l’an dernier à la FIAC de Paris
Les courbes de ses toiles s’enroulent en volutes aériennes. La « patte » de Florent Boisard se reconnaît au premier coup d’oeil. A 45 ans, cet artiste de Cagnes commence à se faire connaître au niveau national et à exposer à l’étranger. Sélectionné l’an dernier pour participer à la FIAC (Foire internationale d’art contemporain) de Paris grâce à l’association Art Freedom, Florent vient de participer au salon Art Shopping au Carroussel du Louvre, un grand marché qui réunit plus de 800 artistes et galeries du monde entier. Il exposera en septembre à Lausanne en Suisse. On a pu le voir sur France 2 lors de la dernière Saint-Valentin dans l’émission « Ça commence aujourd’hui », où il a été très remarqué quand il a offert sur le plateau un de ses tableaux à la présentatrice Faustine Bollaert.
Dessinateur surdoué
Plusieurs des tableaux de Florent sont exposés à la Continental Art Galery de Beaulieu-sur-Mer. Egalement repéré par la galeriste parisienne Hanna Ouaziz, il va bénéficier d’une exposition en solo à la galerie Teodora dans le 8e arrondissement de la capitale du 5 au 11 juin. Il a aussi participé sur la Côte d’Azur à une exposition du collectif Art’O Sphère à Cannes et s’est bien classé à l’Open des artistes de Monaco 2018 organisé par la galerie monégasque L’Entrepôt. Quasiment né crayon en main, Florent est un dessinateur hors pair, à la précision hyperréaliste. Deux fées artistiques se sont penchées sur son berceau. Enfant, il joue au milieu des statues de Maillol dans la propriété où son père est employé pour s’occuper des chevaux de Dina Vierny, la muse, collectionneuse d’art et seule héritière du célèbre sculpteur. Le mari de sa grand-mère était par ailleurs le designer Gustave Gautier.
« Pygophile »
Dessinateur surdoué, Florent suit des cours à Nantes à l’école supérieure privée des arts appliqués Pivaut, ainsi qu’à l’école d’arts graphiques Sepia. Très tôt fasciné par les courbes féminines, il admet volontiers être un pygophile (1). Il est fan du dessinateur de BD virtuose et érotomane Milo Manara et de Serpieri. Au fil des ans, son trait s’est épuré, devenant plus abstrait. Le déclic s’est produit au début des années 2000. Lassé de dessiner au rotring, au crayon et au stylobille, et parfois même… au café sur les nappes en papier des bars et restaurants où il gagne sa vie, il déploie des courbes quasi parfaites à l’aérographe, et se creuse la cervelle pour trouver un moyen de réduire le temps de masquage.
Technique unique
Il invente une technique dont il dépose le procédé, avec des caches volants. Oiseau de nuit, il s’enferme dans son atelier volets fermés, pour « aérographer » à la lampe frontale, «unbonnet breton vissé sur la tête ». Ultraperfectionniste, il «vire» toutes les productions qui ne le satisfont pas. Ses couleurs préférées : deux bleus : le cyan et l’outremer, qui résonnent sans doute avec la Bretagne d’où il vient. Il a quitté Lorient il y a deux ans pour venir rejoindre à Cagnes-sur-Mer sa « chérie d’enfance » ,la « magicienne » Chris Raibaldi, qu’il a retrouvée il y a trois ans. Ils s’étaient connus en colonie de vacances alors qu’ils avaient 13 ans. Sous le ciel d’Azur, il y a trouvé sa muse, et une sérénité qui favorise ses créations… et son envol. 1-Amoureux des callipyges (les belles fesses, comme la Vénus du même nom).