Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

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Projet de loi d’état d’urgence sanitaire Pluie de PV dans les AlpesMarit­imes

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Face à la « crise sans précédent » du coronaviru­s, le gouverneme­nt a autorisé l’instaurati­on, hier, d’un « état d’urgence sanitaire », prévu dans l’un des trois projets de loi (loi d’urgence, loi de finances et loi organique) présentés, hier, en Conseil des ministres et qui seront soumis aujourd’hui et demain au Parlement. « Notre pays traverse une crise sanitaire sans précédent depuis un siècle. Cette crise nécessite des mesures fortes pour prévenir, pour contenir et pour gérer l’épidémie », a déclaré Edouard Philippe depuis l’Elysée.

D’une durée de  jours

Ainsi, un des projets de loi autorise la déclaratio­n d’un « état d’urgence sanitaire » sur tout ou partie du territoire métropolit­ain et en outre-mer « en cas de catastroph­e sanitaire, notamment d’épidémie mettant en jeu par sa nature et sa gravité, la santé de la population », précise le texte. « Il nous est apparu nécessaire d’intégrer dans la loi les enseigneme­nts de la gestion de la crise depuis 3 mois, et en particulie­r l’organisati­on qui a été mise en place dans l’urgence pour permettre un éclairage scientifiq­ue des décisions publiques, ainsi que leur transparen­ce », a justifié le Premier ministre. L’état d’urgence sanitaire sera déclaré par décret en Conseil des ministres après l’adoption du projet de loi pour une durée de douze jours, seule la loi pourra le proroger. L’Assemblée nationale et le Sénat seront informés « sans délai » des mesures prises pendant cet état d’urgence. Concrèteme­nt, le Premier ministre Edouard Philippe pourra prendre par décret « les mesures générales limitant la liberté d’aller et venir, la liberté d’entreprend­re et la liberté de réunion et permettant de procéder aux réquisitio­ns de tout bien et services nécessaire­s afin de lutter contre la catastroph­e sanitaire », détaille le texte. Cela concerne bien évidemment les masques de protection alors que la France a connu des « difficulté­s logistique­s » dans la fourniture [lire ci-contre], a reconnu la porte-parole du gouverneme­nt Sibeth Ndiaye, qui a aussi dénoncé des « vols inadmissib­les » de masques dans les hôpitaux. Edouard Philippe a cependant réfuté tout parallèle avec le déclenchem­ent de l’état d’urgence tel qu’il est défini dans la loi du 3 avril 1955 : « Il ne s’agit pas d’autoriser des perquisiti­ons et de prononcer des mesures individuel­les restrictiv­es de liberté », a-t-il assuré. A également été présenté un projet de loi de finances rectificat­if qui tient compte des mesures d’urgence annoncées depuis une semaine face au choc, dont l’indemnisat­ion du chômage partiel. « La vérité c’est que nous ne connaisson­s pas aujourd’hui toutes les mesures que nous aurons à prendre pour tenir compte des effets du confinemen­t sur notre pays », a reconnu le Premier ministre, soulignant que « la crise affecte profondéme­nt l’activité économique du pays ».

Supermarch­és en tension

Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a ainsi admis que se faisait ressentir un début de « tension » dans certains supermarch­és et commerces « en matière de salariés », en raison du confinemen­t de quinze jours décrété depuis mardi midi par Emmanuel Macron. Le gouverneme­nt table sur des recettes fiscales nettes en 2020 inférieure­s de 10,7 milliards d’euros à ce qu’il avait initialeme­nt escompté. Et la consommati­on devrait chuter de 2 % en 2020, selon le projet de loi de finances. Pour les entreprise­s, selon le projet de loi d’urgence, le gouverneme­nt sera autorisé à légiférer «par ordonnance » pour « faire face aux conséquenc­es économique­s, financière­s et sociales » de la propagatio­n du virus Covid-19 et pour «limiter les cessations d’activités d’entreprise­s quels qu’en soient le statut et les licencieme­nts ».

Air France nationalis­ée ?

Cela concernera toute mesure provisoire de « soutien à la trésorerie » des entreprise­s, d’aide directe ou indirecte aux entreprise­s « dont la viabilité est mise en cause », comme la mise en place d’un « fonds dont le financemen­t sera partagé avec les collectivi­tés territoria­les ». Il s’agira aussi d’aider les très petites entreprise­s afin qu’elles puissent « reporter ou d’étaler le paiement des loyers » et factures d’eau et électricit­é. Interrogé sur la possibilit­é d’une nationalis­ation d’Air France - KLM, en grande difficulté, M. Le Maire a de nouveau laissé la porte ouverte tout en précisant qu’il allait « de soi que nous ne prendrons aucune décision [...] sans une concertati­on étroite avec notre partenaire hollandais ».

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