Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
« Les policiers aussi bien dotés que les gendarmes »
Le syndicat de police Alliance, au niveau national comme au niveau local, a lancé mardi une polémique au sujet de l’absence, selon lui, de matériels de protection. D’autant que dans le même temps, la garde des Sceaux annonçait masques pour l’administration pénitentiaire et la gendarmerie présentait un kit de protection composé de gants, gel hydroalcoolique et masque. Nadine Le Calonnec, la toute nouvelle directrice départementale de la Sécurité publique, doit rencontrer les syndicats cet après-midi pour rappeler les directives de la direction générale. « On ne peut pas laisser entendre que les policiers seraient moins bien dotés que les gendarmes », souligne la commissaire centrale, responsable de policiers azuréens. « Nous avons les mêmes dotations avec des masques, des gants, des gels hydro alcooliques, des sprays. Les Forces de Sécurité Intérieure (police et gendarmerie) ont les mêmes conditions d’utilisation de ces équipements. Si une personne contrôlée présente les symptômes d’une grippe, le policier doit évidemment s’équiper. Cela se fait avec discernement depuis le début de cette crise sanitaire. Une crise dans laquelle la police s’efforce à la fois de secourir les personnes et de faire respecter les règles tout en préservant les policiers. »
Six masques et un demi-litre de gel hydroalcoolique par professionnel de santé dans le bassin médical AntibesVallauris. C’est la mesure prise par la collectivité, hier, lors d’une réunion avec les professionnels de santé. Ainsi, ce sont plusieurs milliers de masques et plusieurs centaines de litres de gel qui ont été distribuées par les bénévoles de la Protection civile, aux espaces du Fort Carré. « Je ne suis pas en contact direct avec des patients contaminés, témoigne Carole, infirmière libérale. Mais nous avons besoin de préserver nos patients, les plus fragiles notamment. »
« Je n’ai aucun masque, il était temps »
Pas de panique. Mais un sentiment général qui frôle le manque de considération pour une population potentiellement en contact direct avec la maladie. « Je n’ai aucun masque FFP2, il était temps, confie le chirurgien ORL de l’hôpital d’Antibes Steeve De Bruyne. Quand on voit que certain techniciens comme des plombiers en ont et pas nous… Des intervenants de chez Engie sont venus à (Photo Sébastien Botella)
l’hôpital équipés de masques FFP2 il y a quelques jours, alors que même dans nos locaux, seulement le personnel qui est en contact rapproché avec les personnes infectées est équipé. C’est compliqué. On commence même à manquer de masques chirurgicaux. Et tout cela s’ajoute à un discours du gouvernement qui n’est, à mon avis, pas assez tranché. » Annie, médecin généraliste, est « ravie.
Pour l’instant, nous n’avons rien reçu à part quelques masques de la part de l’État il y a une semaine. Et encore. Ils avaient oublié un de mes confrères avec qui je travaille. Donc les vingt-cinq masques reçus, je les ai partagés. Officiellement, chaque médecin devait en recevoir cinquante. Mais ils n’en ont finalement pas eu assez. On les utilise avec parcimonie, on n’a pas le choix. Mais si l’épidémie prend une autre tournure, nous ne serons pas protégés. Or, nous sommes en première ligne. Mais il ne faut pas céder à la panique. » En fin de semaine, au plus tard, les professionnels de santé – les infirmières en font partie, il est utile de le rappeler – devraient pouvoir venir s’approvisionner auprès des pharmacies (voir ci-dessus). Du côté des espaces du Fort Carré, il sera encore possible de venir s’approvisionner en cas de besoin urgent, aujourd’hui entre 8h30 et 12h30, même si le dispositif déployé ces deux derniers jours ne sera pas reconduit a priori.