Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

« Je dois me fabriquer mes masques en les cousant ! »

Auxiliaire­s de vie et aides à domicile restent sur le front pour assurer les besoins urgents des personnes dépendante­s. Leur sécurité n’est pas toujours garantie. Exemples à et

- MARGOT DASQUE mdasque@nicematin.fr

Deux poids, deux mesures. Sur le pont pour répondre aux urgences du quotidien, les auxiliaire­s de vie et aides à domicile ne battent pas en retraite. Intervenan­t auprès des plus fragiles pour leur permettre de garder leur dignité et leur autonomie, ces profession­nels poursuiven­t leurs missions. Pour certaines, comme Olivia Melano, dans de bonnes conditions : « Les choses sont très bien organisées dans l’entreprise où je travaille à Antibes. Nous avons des masques grâce aux dotations de l’État et avons toujours les gants et surchaussu­res puisque c’est une obligation au quotidien pour nous. »En portant un tablier à usage unique chez chaque client, elle respecte à la lettre les consignes. « Non, mes journées ne sont pas forcément plus compliquée­s. Mais c’est plus inquiétant, c’est certain. » Avec un nombre de prestation­s réduit pour poursuivre celles qui doivent être indispensa­bles, Olivia Melano permet également de trouver une oreille attentive : « Il faut écouter les gens. Et aujourd’hui les rassurer. Voici notre rôle. Garder notre sang-froid est indispensa­ble. » Un calme, un recul pour mener de front les gestes qui ne peuvent plus être effectués par certains. Un métier qui ne devrait se faire au détriment de toute sécurité. Et pourtant, cette Vençoise anonyme se retrouve dans cette situation. Aide à la personne, elle passe le seuil des logements pour apporter les commission­s et préparer les repas.

« Mon entreprise m’a demandé d’aller plus vite »

« Habituelle­ment je fais aussi le ménage mais c’est une chose que nous n’assurons plus. » Les règles à suivre ? « Mon entreprise m’a demandé d’aller plus vite dans mes interventi­ons. » Une précaution désuète lorsque vient la question des protection­s. « Le boulot ne m’en donne pas. » Comment ça ? Aucune ? « Les gants je les apporte moi, les surchaussu­res aussi. » Payé par qui ? « Par moi. » Et pour les masques ? « Comme tout le monde je n’en ai pas trouvé en pharmacie. Alors je me les fabrique. Je couds. Avec du tissu épais. Et je les lave ensuite. Je n’ai trouvé que ça. » Arrêter de travailler ? « Franchemen­t ? Je ne me sens pas en sécurité. Mais en même temps je ne peux pas abandonner ces personnes dépendante­s. Ce serait horrible. »

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(DR) Les auxiliaire­s de vie et aides à domicile ne vivent pas leur métier de la même manière à l’heure du confinemen­t selon les entreprise­s.
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