Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Pas encore tous aux fenêtres mais déjà une communion
L’appel d’un jeune repris par de nombreux et largement relayé sur les réseaux sociaux, commence à rencontrer un écho. Hier soir, à 20 h, on a applaudi pour soutenir les soignants
Tous aux fenêtres ? Pas tout à fait. Ou pas encore. Mais hier soir, à 20 h pile, de premiers applaudissements parfois nourris ont salué le travail des personnels soignants. Dans le quartier Riquier, rue de Lépante, sur le MontBoron ou du côté de Gorbella à Nice. Et, de façon plus sporadique, au port d’où était parti l’appel d’un jeune Niçois. Une forme d’encouragement pour ceux dont il souhaitait souligner l’engagement. Dans les jours prochains, peut-être applaudira-t-on à tout rompre. Pour manifester sa solidarité et, disons-le, pour communier.
« Hommage et exutoire collectif »
Benjamin, 34 ans, employé dans un service de relations humaines et, par nature, « plutôt tourné vers les autres », a été parmi les pionniers, influencé et séduit les images des Italiens ou Espagnols à leur balcon. Après un « frémissement » lundi soir, il espérait qu’hier, le principe puisse faire école. « C’est à la fois un hommage et un exutoire collectif. Une invitation à se relâcher, à se faire entendre, à évacuer la tension et la pression liées au confinement. » Tous aux fenêtres, donc, et « une décharge émotionnelle » qui commence à faire mouche. « C’est quelque chose de fort », disait-il encore, confiné chez lui avec sa compagne, en attendant que les choses se calment. Tout est bon pour se faire entendre. On a surpris des cris et des vivats, des tintinnabulements de verres et des cuillers en bois heurtant le fond de grosses casseroles. Concert désordonné appuyé par quelques coups de klaxon. Accompagner bruyamment. Remercier joyeusement, toutes fenêtres ouvertes, en se faisant écho d’un immeuble, d’une rue à l’autre. Nice verra si l’idée prend. Si le mouvement se propage. Si les riverains se soudent. Si la solidarité gagne. Pour les soignants, une sensation de n’être pas tout seuls et d’emporter l’adhésion. Important, quand l’un d’entre eux racontait hier comment un voisin, sous le couvert de l’anonymat, avait collé sur sa porte un post-it le priant de déguerpir. Pour éviter toute transmission…