Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

À Nice, des jeunes aident les personnes isolées

Le comité de quartier du Vieux-Nice leur livre gratuiteme­nt des courses de première nécessité

- CHRISTOPHE CIRONE ccirone@nicematin.fr

Dispositif exceptionn­el d’entraide pour les personnes fragiles et isolées du VieuxNice. » Dans les ruelles désormais désertes de la vieille ville, ces affichette­s ont fleuri depuis lundi. Ici aussi, la situation exceptionn­elle liée au coronaviru­s suscite un élan de solidarité. Le confinemen­t peut donc rapprocher les habitants. L’idée : livrer gratuiteme­nt à domicile des achats de première nécessité. De petites commandes (de 10 à 20 euros). Mais un grand service aux riverains confinés et isolés. L’initiative vient du comité de quartier du Vieux-Nice, jeune associatio­n créée en 2018. « Quand on était jeunes, ici, c’était un village. Il y avait vraiment l’esprit de lien entre les gens. C’était des trucs basiques, comme faire les courses. Ça a un peu disparu. » Bastien Gambaudo, 33 ans, brosse ce constat sur la place Saint-François, vide comme les étals de son marché aux poissons. Vide, le sac de courses ne l’est pas. Bastien s’apprête à le livrer avec son frère Ugo, 28 ans, et Alexandre Salazar, 36 ans.

« Facile de faire du bien »

Respective­ment dans l’événementi­el, l’enseigneme­nt et en recherche d’emploi, ces trois jeunes gens ont enfilé gants et masques, pour monter au front contre l’isolement. « Le travail étant arrêté en ce moment, on en profite pour venir aider. Il faudrait le faire dans tous les quartiers », justifie Bastien Gambaudo. L’idée

Alexandre, Ugo et Bastien proposent de faire les courses aux personnes isolées, souvent âgées, comme Blanche,  ans.(Photos

est venue de son frère. «Onvitune époque où il est très facile de faire du bien », insiste Ugo. Leur contact téléphoniq­ue est sur l’affiche (1). Les bénévoles prennent les commandes le matin : eau, féculents, fruits et légumes, hygiène. « On passe récupérer la liste, l’argent, puis on va faire les courses », explique Alexandre Salazar. Les voilà dans les rayons d’une supérette de la place Saint-François, à la- quelle ils ont proposé leurs servi- ces de livreurs solidaires. Masqués, gantés et distants d’un mètre, les trois compères s’en vont honorer leur dernière livraison du jour. Blanche Pasquetti, 89 ans, entrouvre la porte de son appartemen­t, épaulée par sa voisine AnneMarie, qui veille sur elle. « Sa fille, qui n’habite pas ici, m’a envoyé l’annonce pour que je puisse approvi- sionner sa maman. Comme j’ai pres- que 70 ans, je suis concernée aussi par le confinemen­t. Au téléphone, j’ai trouvé leur voix très sympathiqu­e. Et ils m’ont fait bonne impression quand je les ai vus aussi. » Blanche est en confiance. Ces jeunes au grand coeur, elle les a vus grandir dans « le Vieux ». Tout en restant à distance, elle récupère sa petite course du jour : soupes, pain, fromage, fruits, compotes… En tout, de quoi tenir 4-5 jours de plus. « C’est bien, hein », sourit Blanche. Anne-Marie approuve l’initiative. « En plus, c’est sympa, ça nous fait voir des jeunes. » Un trio salué par un « merci et bravo ! » (1) 06.82.99.49.49 / facebook.com/comitevn

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