Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Chute du trafic aérien : à Nice, l’aéroport en demi-sommeil
Le Terminal 2 est fermé depuis dimanche. Sur le Terminal 1, il y a eu, hier, 44 annulations sur les 78 arrivées prévues. Les départs étaient encore plus limités avec seulement 3 vols... Deux jeunes exilés remis à la rue : grosse colère de « Tous citoyens
La journée d’hier a été marquée par un très fort ralentissement du trafic aérien sur la plateforme niçoise qui avait déjà regroupé dimanche son activité sur le Terminal 2. 78 arrivées inscrites au programme devaient être assurées durant cette journée qui a enregistré 44 annulations. Les vols au départ étaient encore plus limités avec trois liaisons vers Dubaï et une à destination de Bruxelles. Après une journée de mardi où l’activité a été encore soutenue, l’aéroport est entré hier en demi-sommeil. Ce fort ralentissement était prévisible avec l’entrée en vigueur à partir de
L’Aide sociale à l’enfance du département des Alpes-Maritimes qui remet deux jeunes exilés à la rue : c’est la grosse colère d’hier de « Tous citoyens ». Selon David Nakache, son président, l’association a été contactée mardi par deux jeunes exilés, H., Bangladais, et S., Malien. L’Aide sociale à l’enfance venait de les jeter le jour-même hors du foyer où ils étaient mis à l’abri, en pleine crise sanitaire du Covid-19. « Cela va à l’encontre de toutes les règles de confinement et de limitation des déplacements fixées par l’Etat », s’insurge David Nakache, président de l’association. Dans un communiqué, « Tous citoyens » interpelle donc publiquement le service d’Aide sociale à l’enfance 06 et le président du département dont il dépend, Charles-Ange Ginésy, et le ministre de l’Intérieur, « afin qu’ils expliquent pourquoi ils ont délibérément enfreint les consignes de confinement et afin que de tels actes ne se reproduisent plus ». Peu importe qu’ils soient mineurs ou non, estime l’association. «Lefait de mettre à la rue deux jeunes exilés étant vraisemblablement passés par l’Italie il y a deux mois, est totalement inconsidéré et irresponsable tant pour la santé de ces jeunes et que pour la santé publique. » À 29 reprises en deux ans, rappelle l’association, « Tous citoyens » a accompagné des jeunes mis à la rue par le service d’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) des Alpes-Maritimes parce qu’ils ne pouvaient pas, selon ce service, prouver leur minorité.
Le Département renvoie la balle à l’Etat
« À vingt-neuf reprises, le tribunal pour enfant de Nice a reconnu la minorité de ces jeunes, a ordonné leur placement mardi à minuit, des restrictions d’accueil aux seuls ressortissants européens ou disposant d’un titre de séjour valable en Europe. La direction de la communication de la plateforme niçoise a cependant précisé « l’aéroport demeure opérationnel et la continuité sera assurée afin de répondre à toute demande comme des vols d’Etat ou bien sanitaires ou encore pour des appareils qui seraient déroutés ». Cette baisse de la fréquentation était notable dans l’aérogare où seuls la pharmacie et les points presse continuaient à fonctionner. Les services de l’aéroport ont également noté à partir jusqu’à leur majorité et a obligé l’ASE à les réintégrer », rappelle l’association. Face aux accusations de l’association, le Département des Alpes-Maritimes a réagi, renvoyant la balle dans le camp de l’Etat. « Le Département assume pleinement ses obligations de protection de l’enfance en danger, au rang desquels figurent les mineurs étrangers en situation d’isolement sur le territoire national. La décision de confinement décidée par le Président de la République ne fait en rien obstacle aux règles de droit applicables de midi, le renforcement par les forces de sécurité, des contrôles des attestations dérogatoires.
Assurer le stationnement des avions
Par ailleurs, en raison de la chute du trafic, l’aéroport s’était aussi organisé hier afin d’assurer le stationnement des avions, beaucoup plus nombreux que d’ordinaire qui devaient rester clouer au sol à Nice. Enfin différents services de l’aéroport ont été surpris hier de recevoir, par téléphone, des demandes de renseignement sur le programme des vols vers des destinations de vacances… en matière de protection de l’enfance. » Réaffirmant que ces deux jeunes sont majeurs, il souligne que « la compétence du Département pour l’enfance en danger se limite aux mineurs et que l’Etat est quant à lui compétent pour les étrangers majeurs, notamment en charge des demandes d’asile ». Le Département affirme qu’il n’enfreint « à ce titre aucune consigne de confinement, ni n’entrave les droits de ces jeunes majeurs ».