Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Le sport amateur en sommeil
La crise sanitaire impacte tous les clubs sportifs comme ceux du bassin mentonnais. Comment clore la saison et établir des classements, doit-on programmer des stages... L’incertitude gagne du terrain
Alors que de nombreux événements sportifs mondiaux ont d’ores et déjà été reportés (Euro de foot, Roland Garros...), la crise sanitaire liée au coronavirus impacte également tous les sportifs amateurs. Et ils sont nombreux dans le bassin mentonnais. Le confinement décrété – dont on ne sait combien de temps il durera – va forcément avoir des répercussions sur la forme physique des sportifs. Selon une étude, avec un simple arrêt de 12 jours seulement sans pratiquer de sport, la VO2 max (consommation maximale d’oxygène) diminue de 7 %. Et c’est bel et bien là le problème de tous les compétiteurs. Comment se maintenir en forme dans cette période ? D’un point de vue athlétique, l’incertitude concernant la reprise des compétitions est aussi un écueil majeur puisque personne ne peut réellement savoir la date précise du retour des compétitions selon les disciplines. Si tant est qu’elles reprennent... « Ona demandé aux garçons de l’équipe première de courir en extérieur, mais on ne sait pas combien de temps va durer le confinement », explique Robert Zuttion, le président de Menton basket. « On est dans l’attente des décisions de la Fédération quant à la suite à donner aux championnats. Alors que fait-on ? Une année blanche ? », s’interroge le boss du basket mentonnais, responsable de 208 licenciés des babys aux seniors.
Quid des championnats ?
L’arrêt des compétitions au coeur du mois de mars génère déjà une foule de questions pour les responsables d’associations sportives qui se demandent bien comment la saison va se clore. « Il y a un manque et ça se comprend, on se demande si on aura le droit de finir les championnats et quelles seront les décisions prises au sortir de la crise ? Comment établir des classements ? », se demande Joseph Gagliardi, le président de la plus importante association de football du bassin mentonnais – l’AS RoquebruneCap-Martin – qui comprend environ 600 licenciés de l’école de football aux vétérans. Même son de cloche du côté de Jean-Pierre Dehez, l’entraîneur emblématique de l’ASD Mentonnais, club qui recense 101 jeunes pratiquant l’athlétisme. « Tout est arrêté au moment où les compétitions sur piste devaient commencer. On est dans le flou absolu. Le problème, c’est que la dynamique a été brisée net. On va essayer de faire des plannings individuels d’entraînement en extérieur mais on ne peut plus rien prévoir car on risque d’être bloqué un mois et demi je pense ». Une situation qui affecte également les pongistes du Stella Sport : « C’est le black-out complet », lance Olivier Perret, le président. Et de poursuivre : «Ni entraînements, ni compétitions jusqu’à nouvel ordre, on devra certainement faire dans le futur avec un nouveau calendrier. Comme nous étions en seconde phase de championnat, ce sera moins problématique que dans d’autres disciplines à résoudre »,
pense-t-il. L’incertitude autour des compétitions est au coeur des préoccupations.
Et les finances ?
Même si le sport amateur n’a pas vocation à « faire de l’argent », il n’en demeure pas moins que les associations sportives ont besoin des subventions, des cotisations et des événements qu’elles organisent pour parfois régénérer la trésorerie. « Chaque année on organise trois jours de tournoi à Pâques pour les jeunes, on récolte grâce aux ventes de la buvette environ 6 000 euros de bénéfices. Ce sera un manque pour nous, sans compter qu’on va être obligé d’annuler le stage des vacances de Pâques. Ce n’est pas quelque chose de facile à surmonter », précise Joseph Gagliardi
qui devra donc faire l’impasse d’une manifestation majeure. Du côté du MBC, «Onn’a pas de salarié au club, lance Robert Zuttion, Mais tous les entraîneurs ont un défraiement, je pense qu’on va les maintenir. C’est en tout cas un véritable chaos sportif car on est en standby et on ne sait pas quoi envisager ». Jean-Pierre Dehez, lui, affiche une relative sérénité. « Il n’y a aucun impact sur les finances dans la mesure où les cotisations des membres sont encaissées entre septembre et novembre, mais on a tout de même des commandes d’équipements bloquées ». Même constat pour le Stella Sport qui s’appuie uniquement sur des bénévoles. Un moindre mal.