Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Bac : les lycées des A.-M. peuvent mieux faire
Les indicateurs de performance, mis sur le site du ministère, révèlent un tableau mitigé. 12 des 22 lycées ont plus de 90 % de succès, neuf ont atteint leurs objectifs. Pour le privé, tout est bon
Les indicateurs de performance des lycées au baccalauréat 2019 sont tombés depuis hier pour une 27e édition hors norme, marquée par l’épidémie de coronavirus. Une 27e édition livrée dans une France confinée, avec les établissements scolaires au ralenti, les élèves abonnés à « l’école à la maison » et les profs en mode télétravail. Mis en ligne, dans une atmosphère très étrange, sur le site du ministère de l’Éducation nationale, cette 27e édition est à regarder pour savoir quels sont les lycées publics et privés sous contrat qui ont bien travaillé pour amener leurs lycéens vers la réussite au bac 2019.
Le poids des critères
Le taux de succès brut d’un lycée, c’est-à-dire le pourcentage des élèves ayant décroché le bac, est insuffisant pour quantifier l’effort fourni. C’est là, qu’entrent en jeu les indicateurs. Pour chaque lycée, ils passent tout en revue : son implantation dans un quartier difficile, l’âge des élèves à l’entrée en seconde, leur niveau scolaire, les notes aux écrits du brevet, l’origine socioprofessionnelle des familles, etc. C’est un fait : plus un établissement accueille des élèves sans problème, plus il sera facile de les amener vers la réussite au bac. À l’inverse, il devra s’investir, trouver des astuces pédagogiques, se décarcasser
pour les faire réussir. Tout cela se résume dans le taux de réussite attendu. « Il fixe, pour chaque lycée, les objectifs à tenir, décrypte Sophie Vallouis, chef de service prospectives et performances au rectorat
de Nice. Des objectifs en termes de réussite, de mentions au bac, de taux de passage de la seconde à la terminale, sans réorienter les élèves en difficultés vers d’autres filières. »
Bonus, malus
Pour savoir si un lycée est performant, il suffit de soustraire le taux de réussite brut à celui attendu. Si la différence est positive, l’établissement a progressé et engrange un bonus performance. Si elle négative, il n’a pas rempli son contrat et encaisse un malus.
Voilà pour la méthode. Appliquée aux lycées publics des A.-M., elle donne un tableau mitigé. Si douze lycées sur 22 ont dépassé les 90 % de succès brut (moyenne départementale) au bac général et technologique, ils sont neuf à avoir atteint les objectifs fixés. Et c’est moins bien qu’en 2018. En cause, les résultats au bac techno (89,4 % dans les A.-M. en juin après les épreuves du second groupe) en baisse de 1,2 point par rapport à 2018, alors que ceux au bac général se sont maintenus à 90,06 % (+ 0,3 point) dans les A.-M.
Veil, CIV, Ferry et Masséna en tête
Au tableau des lycées les plus performants, on retrouve Simone-Veil à Valbonne, le CIV de Sophia-Antipolis et Jules-Ferry Cannes. Un trio de tête qui au niveau performance fait carton plein : taux de succès brut excellent, objectifs remplis, et un taux de mentions bien supérieur à celui attendu. Mais c’est Masséna à Nice qui signe la plus belle performance : 96,6 % de succès brut, un bonus performance record de 3,6 points accompagné d’une moisson de mentions, supérieure de 11 points à celle fixée ! Calmette et le Parc Impérial à Nice décrochent les encouragements pour avoir rempli les objectifs. Mentions spéciales pour
Maulnier (Nice) et Matisse (Vence) qui se positionnent comme lycées accompagnateur pour pousser leurs élèves jusqu’au bac, sans les réorientier vers d’autres filières. En revanche, d’autres lycées ont déçu. Cas à Grasse de Tocqueville et Amiral de Grasse qui n’ont pas confirmé leurs performances de 2018. D’autres comme Estienne d’Orves Nice, Carnot, Bristol à Cannes s’enlisent dans les difficultés.
Privé sous contrat : presque parfait !
Quant au privé sous contrat avec l’État, il affiche un parcours presque sans faute. Onze des douze lycées engrangent des bonus performance servis par des taux de mentions à la hausse. Cas de Fénelon Grasse, Stanislas Nice et Cannes, MontSaint-Jean Antibes... Cerise sur le gâteau, les douze lycées ont dépassé les 90 % de taux de succès brut. En clair, la copie est quasi parfaite... VÉRONIQUE MARS vmars@nicematin.fr