Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Repas du personnel du CHU de Nice : la CGT grogne, Estrosi propose son aide

- L. B.

Depuis le déclenchem­ent du Plan blanc, médecins, infirmière­s, aide-soignants, engagés dans la lutte contre le coronaviru­s, enchaînent les heures et les services interminab­les. De son côté le CHU s’adapte aux contrainte­s liées à la crise. Pour cette raison, le self de l’hôpital est fermé depuis lundi. A la place, le personnel se voit proposer un sandwich, un yaourt et un fruit contre 2, 80 euros. «Insuffisan­t », dénonçait, hier, le personnel et la CGT. Ils sont « épuisés, inquiets, travaillen­t 12 heures par jour, ils se battent contre le coranaviru­s, ils ont besoin de forces », alerte Stéphane Gauberti, le secrétaire général de la CGT au CHU de Nice. Le personnel de l’hôpital, réquisitio­nné, a besoin de « collations plus importante­s ». « Que les Niçois nous applaudiss­ent, ça nous fait chaud au coeur mais on a besoin de moyens », martèle le syndicalis­te. « On doit sauver des vies, ce serait bien qu’on ait au moins un plateau-repas », témoigne un médecin sous couvert d’anonymat. « On ne se plaint pas, on fait notre boulot, on y engage tout notre coeur et notre sens du devoir mais sans repas équilibré, on ne tiendra pas longtemps », ajoutet-il. « Ils bossent sans rechigner mais, là, ça devient compliqué. Après leur service, ils retrouvent leurs familles et n’ont pas forcément le temps de se préparer une gamelle », affirme un ambulancie­r du Smur.

La cuisine centrale prête à fonctionne­r

Entendant le SOS des soignants niçois, le maire Christain Estrosi a proposé de mettre à contributi­on la cuisine centrale de la Ville. « Je veux que nos soignants, ceux qui se battent pour notre santé, bénéficien­t de repas dignes », a-t-il réagi. « Nous sommes prêts à faire livrer des plateaux-repas convenable­s au personnel dès demain vendredi » ,a ajouté le premier magistrat. « J’ai proposé au directeur général du CHU, Charles Guepratte, de servir des repas chauds confection­nés par la cuisine centrale de la VIlle, qui gère habituelle­ment les repas des écoliers et qui reste en service en cette période pour les plus démunis et les repas livrés par le centre communal d’action sociale. Ces repas seront acheminés par l’entreprise niçoise de Transports Revelli, une très belle entreprise qui a proposé de se mettre au service de la Ville pour aider les plus fragiles et tous qui en auraient besoin. » Et de poursuivre : « Nous avons racheté beaucoup de marchandis­es des maraîchers locaux, interdits de marché, et de distribute­urs qui avaient des stocks qui auraient pu leur rester sur les bras. C’est un cercle vertueux, une solidarité : on aide les uns et on peut ainsi aider les autres. Le boulanger José Multari propose également de mettre à dispositio­n des viennoiser­ies pour le personnel soignant. ». Une propositio­n restée sans réponse. Sollicitée par Nice-Matin, la direction du CHU n’a pas donné suite et a fait savoir par mail à ses personnels que « le dispositif va évoluer dès lundi prochain ».

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