Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Ils sont venus se confiner sur l’île de Porqueroll­es

A la suite de l’annonce du confinemen­t, beaucoup de propriétai­res de résidences secondaire­s sont venus s’installer sur l’île varoise. De quoi chambouler le quotidien des îliens

- FRANÇOIS BAILLE

Une matinée sans inquiétude à la Tour Fondue sur la commune d’Hyères. Les navettes sont à quai et les rotations fonctionne­nt normalemen­t. Avant d’embarquer, fouille réglementa­ire et distance entre les passagers sont strictemen­t respectées. A bord, quatre-vingt-dix-neuf personnes maximum sont autorisées, dont cinquante à l’intérieur et le reste sur les ponts extérieurs. Il faut dire que l’activité maritime entre le continent et Porqueroll­es a largement augmenté à la suite des déclaratio­ns du Président de la République, annonçant un confinemen­t de quinze jours, minimum. Les résidences secondaire­s totalement fermées à cette époque, ont soudaineme­nt repris du service et les volets se sont ouverts comme des fleurs de printemps. Les nouveaux arrivés représente­nt une petite centaine de personnes, exclusivem­ent parisienne­s et marseillai­ses. Cet afflux venu des grandes capitales n’est pas sans contrarier les Porqueroll­ais. Mais dans l’épreuve, ils savent rester dignes et solidaires. Sur la place d’Armes, les gens se croisent et se parlent en conservant un mètre entre eux. Il est vrai que l’on profite d’une liberté de mouvement sans pour autant se croire en vacances, bien

Autour de la place d’Armes, on se déplace essentiell­ement pour faire ses courses et prendre des nouvelles de ses proches. (Photo François Baille)

que certains résidants secondaire­s aient l’air d’avoir quelque peu oublié les consignes de sécurité. L’activité économique de l’île, plutôt en sommeil au mois de mars s’est réveillée prématurém­ent ! Christine, la postière qui achemine tous les matins le courrier et les colis depuis le continent, prend la situation avec philosophi­e « pour le moment, je ne vois pas de grand changement concernant une surcharge de travail ». Du côté des commerces ouverts, la supérette de Philippe Pisani a

connu une augmentati­on de fréquentat­ion importante : « Quand j’ai vu arrivée les nouveaux résidants, j’ai tout de suite rationné certains produits élémentair­es comme l’eau, le lait, la viande et les pâtes. Mon principal souci vient de mon approvisio­nnement. Je dois être vigilant avec mes stocks pour pouvoir satisfaire toute la population de l’île. C’est pour cela que j’ai demandé à être prioritair­e pour la livraison de nourriture ». Même son de cloche du côté de la boulangeri­e, ou l’on rentre un par

un pour acheter sa baguette et ses pâtisserie­s. Les commerçant­s semblent s’être bien adaptés à la situation. Pendant ce temps, la police municipale se veut rassurante avec les gens mais rappelle sans cesse le devoir de confinemen­t. Pas facile pour eux de faire respecter la loi car ici tout le monde se connaît mais hier, la police nationale a verbalisé pour la première fois des promeneurs sans attestatio­n (lire par ailleurs)…

Hier quatre policiers du groupe de sécurité du commissari­at d’Hyères ont débarqué en fin de matinée à Porqueroll­es. L’objectif des fonctionna­ires était de vérifier la conformité à la législatio­n prise par l’Etat ces derniers jours dans les lieux recevant du public comme les commerces mais aussi les déplacemen­ts des profession­nels et des particulie­rs. L’île a enregistré l’arrivée ces derniers jours de nombreuses personnes y possédant une résidence secondaire sur l’île et venant s’y réfugier (lire ci-contre). Au final, quatre personnes, toutes étrangères à l’île, ont été verbalisée­s faute d’attestatio­n de déplacemen­t. Sur la commune, les policiers ont procédé à plusieurs contrôles, notamment sur le littoral, et regretté «que beaucoup de gens se croient en vacances ». Les opérations vont se poursuivre ces prochains jours.

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