Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Brigitte Bardot n’a jamais oublié la doyenne du 7e art
Suzy Delair est décédée à 102 ans ce dimanche, confinée en maison de retraite sans que ses proches ne soient autorisés à l’accompagner dans ses derniers jours... La crise sanitaire oblige également à annuler toute cérémonie du souvenir. Celle-ci sera organisée « avec tous ses amis du cinéma à la rentrée », indique la famille. En attendant, les témoignages affluent pour rendre hommage à celle qui a été l’une des doyennes du 7e art. Ce jeudi, c’est Brigitte Bardot qui en découvrant la nouvelle de la disparition de sa chère amie dans son édition de Var-matin SaintTropez, a tenu à rappeler combien elle a marqué le monde du cinéma. Et de la chanson ! « Pour moi, sa grande renommée d’actrice est liée à ce chefd’oeuvre de Clouzot, Quai des Orfèvres, où elle a chanté cette chanson extraordinaire restée dans les mémoires, « Avec son tralala »... [Elle se met à chantonner toute guillerette, Ndlr]. C’était sa « Madrague » à elle.
Son titre le plus connu. Il était sur toutes les lèvres à l’époque ! ». Si elle reconnaît avoir été « trop jeune et gamine » pour l’avoir connue durant son apogée, Brigitte confie qu’une fois âgée et tombée en désuétude, elle lui parlait régulièrement au téléphone et entretenait même une correspondance avec Suzy Delair.
Correspondance avec la star tombée dans l’oubli
« J’ai trouvé dramatique que cette femme qui a été la star des années 40-50 soit à ce point oubliée. Je me souviens, je lui téléphonais toujours pour lui souhaiter son anniversaire en lui disant que c’était vraiment con d’être née un 31 décembre parce qu’aussitôt, elle prenait un an de plus ! Par exemple pour ses 99 ans, nous plaisantions du fait que le lendemain elle entrait déjà dans sa centième année ! ». Autant de marques d’attention dont cette Parisienne, vue la dernière fois sur grand écran en 1976 dans le très anecdotique Oublie-moi, Mandoline , lui était très reconnaissante. « Le fait que je ne l’oublie pas, la touchait extrêmement », termine B.B. entre deux aboiements de ses toutous tout en lui dédiant une brassée de ses belles marguerites dessinées, faute de pouvoir envoyer des fleurs en cette période confinée.