Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
« L’avenir politique de notre continent » menacé
« Soit la zone euro réagit de manière unie à la crise économique et elle sortira plus forte, soit elle réagit en ordre dispersé et elle risque de disparaître. Notre responsabilité dépasse donc les seules questions économiques et financières. Il en va de l’avenir politique de notre continent » ,a dramatisé Bruno Le Maire devant quelques députés, à l’ouverture des débats sur le projet de loi de finances rectificative. Le ministre a toutefois salué les décisions prises jusqu’alors, des mille milliards d’euros de garantie de prêts des pays de la zone euro, au programme d’achat d’actifs annoncé par la Banque centrale européenne. Selon lui, « la crise actuelle montre cruellement nos faiblesses et nos dépendances » et « dans beaucoup de secteurs industriels stratégiques, par exemple le médicament, nous sommes trop dépendants des approvisionnements en Asie ». « Nous devons repenser la mondialisation à l’aune du principe de souveraineté », a-t-il plaidé. Le projet de budget rectificatif présenté met ainsi en place une garantie de l’Etat des prêts bancaires accordés aux entreprises à hauteur de 300 milliards d’euros.
« Licencier aujourd’hui, c’est ralentir la reprise »
Bruno Le Maire a approuvé «ladécision de la Commission européenne de lever en 2020 les contraintes réglementaires qui pèsent, au titre du Pacte de stabilité et de croissance, sur les Etats membres de la zone euro », mettant au passage en garde : «La crise économique ne doit donner lieu à aucun licenciement. Licencier aujourd’hui, c’est ralentir la reprise de l’activité demain », a-t-il insisté. Le patron de Bercy a également balayé tout dogmatisme idéologique : l’État se tient prêt à recourir à « tous les instruments » à sa disposition, « sans exception », dont la recapitalisation et la nationalisation, pour protéger ses fleurons industriels. In fine, le ministre a fait applaudir « toutes ces travailleuses et tous ces travailleurs qui assurent la continuité économique de notre Nation ».