Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Monaco tombe à l’eau
C’était prévisible : victime à son tour du coronavirus, le 78e Grand Prix de Monaco ne rugira pas dans les rues et sur les quais de la Principauté du 21 au 24 mai. Annulation annoncée hier
Le couperet est tombé hier après-midi. Sans surprise. Comme l’Euro de football, RolandGarros, Paris-Roubaix et les 24 Heures du Mans, entre autres monuments, le Grand Prix de Monaco, 78e du nom, doit faire l’impasse sur sa date initiale. Pris dans la déferlante d’annulations et de reports provoquée par la pandémie de coronavirus, l’épisode 7 du championnat du monde de Formule 1 ne se déroulera pas du 21 au 24 mai comme prévu. Une issue qui semblait inéluctable après les récentes annonces en mode rafale concernant les premières étapes de la saison 2020, Australie, Bahreïn, Vietnam et Chine. La rumeur d’une reprise au plus tôt le 7 juin, du côté de Bakou (GP d’Azerbaïdjan), s’était d’ailleurs propagée aussi vite que le satané virus ces derniers jours.
Lourdes contraintes logistiques
Pays-Bas ? Espagne ? Monaco ? D’un coup, d’un seul, les trois manches du mois de mai viennent donc rallonger la liste. « En raison du caractère évolutif de la situation sur le front du Covid19 dans le monde, Formula 1 (le promoteur de la F1, ndlr) ,laFIA (Fédération internationale de l’Automobile) et les trois organisateurs (des Grands Prix) ont pris ces décisions pour assurer la santé et la sécurité du personnel, des participants au championnat et des fans qui restent notre premier souci », indique le communiqué publié par les instances dirigeantes. Si le circuit de Zandvoort, fief de Max Verstappen de retour en grâce cette année, peut encore nourrir l’espoir de dénicher un nouveau week-end, tout comme Barcelone, il n’en va pas de même pour la prestigieuse manche monégasque soumise à de très lourdes contraintes logistiques. En Principauté, les travaux d’aménagement s’étalant sur sept semaines venaient de commencer, à la cale de halage (tribunes T), mais aussi boulevard Albert-Ier (tour de la direction de course). Le gouvernement avait ordonné l’arrêt de tous les chantiers, mercredi, mais celui du quai des États-Unis bénéficiait d’une dérogation dans la perspective du Grand Prix. Vains efforts...
Incontournable depuis 1955
À 18 h 30, hier, le comité directeur de l’Automobile Club de Monaco scellait l’annulation de l’échéance majuscule. Même triste sort pour le 12e Grand Prix Historique (8-10 mai) qui devait chauffer la piste deux semaines auparavant, comme chaque année paire. L’explication officielle coule de source : « La situation sanitaire dont on ne peut prévoir l’évolution, le manque de visibilité sur les modalités du Championnat du monde 2020 de Formule 1, l’incertitude de la participation de toutes les écuries, les conséquences des mesures prises par les différents gouvernements, le confinement, les difficultés transfrontalières pour accéder en Principauté de Monaco, la crainte que les entreprises, à leur corps défendant, ne puissent faire face au montage des installations, la disponibilité des salariés, des bénévoles (plus de 1500), nécessaires à son déroulement, font que la situation n’est plus objectivement maîtrisable. » Ce matin, le calendrier 2020 estampillé F1 ne compte plus que quinze dates. La traditionnelle trêve estivale (trois semaines en août durant lesquelles les écuries doivent s’abstenir de travailler) étant anticipée en mars et avril, des reports demeurent envisageables. De quoi programmer dixhuit ou dix-neuf Grands Prix dans le meilleur des cas. Seule certitude : Monaco, virage incontournable depuis 1955 (voir les chiffres ci-dessus), ne figure plus sur la carte.