Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
La téléconsultation… en attendant mieux Saint-Laurent-du-Var
Ce pneumologue de propose à ses patients de consulter en ligne. Le système peut-être pratique, par exemple, pour délivrer des résultats d’examens
Comment assurer le suivi des patients, souvent âgés et souffrant de pathologies pulmonaires en cette période d’épidémie ? Le Dr Guy René Boyer, responsable du service de pneumologie de l’Institut Arnault-Tzanck de Saint-Laurent-du-Var, n’a pas tardé à trouver la réponse : la téléconsultation. « Jusqu’à présent, je n’en faisais pas mais je l’avais dans l’idée depuis un moment. L’arrivée du Covid-19 a précipité tout cela. C’est d’autant plus important pour moi qui suis pneumologue : je suis amené à recevoir des patients qui toussent, souvent âgés et fragiles. Il n’était plus question de les recevoir dans les conditions habituelles, il a fallu s’adapter. Une jeune collègue avait commencé à faire des téléconsultations avant l’épidémie. C’était surtout pour éviter des déplacements aux personnes venant de l’arrièrepays. Mais cela nous a surtout permis de nous appuyer sur son expérience. » Le Dr Boyer a donc contacté le site leader de prise en rendez-vous médicaux en ligne, qui proposait la mise en place de solutions de télémédecine sécurisées et surtout rapidement. Il a installé une webcam sur son ordinateur et les techniciens ont fait le reste en prenant la main à distance. Pour le patient, il n’y a rien à installer, il faut juste qu’il dispose d’un ordinateur, d’une tablette ou d’un
Le chef du service de pneumologie de l’Institut Arnault-Tzanck propose des téléconsultations à ses patients lorsqu’il n’a pas besoin de les examiner.
smartphone équipé d’une webcam et d’un micro.
Les documents sur un espace sécurisé
« Sur le site internet, le patient crée son espace personnel avec un mot de passe. Il peut déposer dans un dossier des documents tels qu’un compte-rendu de labo. Je peux moi aussi lui transmettre par ce biais des ordonnances, des scanners, etc. », détaille le Dr Boyer. Bien sûr, il y a une limite à la technologie. La téléconsultation est pratique pour les rendez-vous de suivi qui ne nécessitent pas un examen du patient. « C’est utile par exemple pour les consultations au cours desquelles on donne les résultats d’examens, ou encore lorsqu’elles interviennent en amont d’une intervention. Pour certains spécialistes à l’instar des ophtalmos ou des chirurgiens, qui ont impérativement besoin d’examiner le patient, on se doute que cela ne sera guère possible. » Problème, le système, idéal sur papier pour pallier l’impossibilité de se déplacer, a des limites. « Beaucoup de mes patients sont âgés. Ils ne sont pas tous familiers avec l’outil informatique, constate le Dr Boyer. Le second frein est que lorsqu’ils se connectent, les patients doivent entrer leurs coordonnées bancaires pour payer la consultation [qui est prise en charge par l’Assurancemaladie, Ndlr]. Les paiements (Photo DR) sont totalement sécurisés mais ils tiquent quand même. »
Une question d’habitudes
Pour l’heure, le pneumologue effectue 5 à 10 téléconsultations par jour (contre une bonne vingtaine habituellement). C’est relativement peu mais il y a fort à parier que le nombre va augmenter. « C’est finalement une question d’habitudes. J’envisage de continuer
« Lorsque je dois recevoir les patients, je leur demande de ne pas venir accompagnés. Il ne peut y avoir qu’une seule personne à la fois dans la salle d’attente, je leur demande donc, s’ils sont en avance par exemple, d’attendre dans leur voiture. Je sais que ce n’est pas confortable mais nous n’avons pas le choix. » ces téléconsultations après la fin de l’épidémie. C’est pratique pour un certain nombre de patients. » Si le retour à la normale est très attendu, il ne le sera pas tout à fait, normal. Car il faudra alors absorber toutes les consultations et interventions qui auront été reportées. Là encore, le casse-tête s’annonce particulièrement complexe pour les soignants.