Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Si j’avais eu un fusil capable de buter le coronaviru­s, je n’aurais pas hésité une seule seconde

- Textes : Arnault COHEN acohen@nicematin.fr Photo : Jean-François OTTONELLO

Pourquoi ? Le report n’était-il pas envisageab­le ?

Ce n’était pas réaliste. Allez demander à   bénévoles de bloquer leur mois d’août ou aux entreprise­s, dont certaines sont loin d’ici, de revenir construire le circuit plus tard ! C’est impossible. On était coincés. En outre, on n’est pas tout seuls en Principaut­é : il y a des manifestat­ions entre les mois d’août et d’octobre, on ne peut pas s’intercaler, surtout quand on sait qu’il nous faut  jours pour monter le circuit et  pour le démonter. Ce n’est pas de gaieté de coeur que nous avons pris cette décision. Vous savez, on travaille depuis un an sur ce Grand Prix.

Ce n’est pas une mince décision, surtout pour l’économie monégasque…

Le Grand Prix de Formule  et le Grand Prix Historique rapportent environ  millions d’euros à Monaco. Donc, pour l’État, de la TVA sur les recettes mais également sur le montage du circuit, soit plus de  millions d’euros de recettes. Dans ces temps difficiles, c’est un souci de plus pour le gouverneme­nt.

L’annulation du Grand Prix de Monaco, c’est une première ?

Oui, en dehors de la guerre et de trois éditions dans les années cinquante [,  et , ndlr] annulées parce que ce n’était pas une priorité financière à cette époque. Mais sinon, jamais. Nous avons failli annuler dix fois le Grand Prix lors de nos bagarres avec Balestre et Ecclestone, mais on devient toujours copains avec nos ennemis. Regardez la France et l’Allemagne…

Quelles sont les conséquenc­es de cette annulation pour l’ACM ?

Ça n’affaiblit en rien l’Automobile Club. Les troupes sont fraîches et ne demandent qu’à repartir. Vous savez, le suspense et la trouille se manifesten­t plus face au risque d’accident pendant la course que lors d’un incident de parcours. Cette annulation ne remet rien en cause, ni l’avenir ni nos prochaines épreuves : le rallye de voitures électrique­s, le rallye de voitures anciennes et le WRC ; puis, dans un an, l’ePrix et le Grand Prix de Formule .

L’an dernier, vous laissiez entendre que ce serait le dernier que vous organiseri­ez, en tant que président de l’ACM. Alors, , ce sera votre dernier Grand Prix ?

Je ne pourrai partir que si une équipe est constituée et prête pour nous remplacer. Il faut un certain savoir-faire, quelques relations à l’internatio­nal et un peu d’autorité pour organiser ce Grand Prix. Nous avons approché beaucoup de personnes. Elles ne savaient pas que c’était une activité bénévole. Du coup, ça a refroidi beaucoup de monde…

Et donc ?

 n’est pas une date limite. C’est la fin du contrat avec Ecclestone pour le Grand Prix de Monaco, et son renouvelle­ment avec Liberty Media.

Vous allez bien vous ennuyer, au mois de mai… J’irai faire du bateau et taquiner la girelle… Non, sérieuseme­nt, nos équipes se préparent déjà à préparer les rallyes et le prochain Grand Prix.

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