Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Le Centre de rétention administrative vidé hier à Nice
Ils étaient trente-cinq étrangers sous le coup d’une interdiction du territoire national, et donc en attente d’expulsion, au début de la semaine. Des juges des libertés et de la détention les ont libérés. Les quatre derniers étrangers en situation irrégulière l’ont été hier soir et le Centre de rétention administrative (CRA), situé à la caserne Auvare à Nice, a été fermé. Des libérations surprises liées à « l’absence de perspective d’éloignement en raison de l’épidémie du coronavirus qui paralyse les transports ». « Les remises en liberté sont prononcées par un magistrat avec une motivation adaptée à chaque cas particulier », rappelle le président du tribunal judiciaire de Nice, Marc Jean-Talon. Les associations de défense des étrangers s’inquiétaient depuis le début de l’épidémie des risques sanitaire encourus dans ces centres de rétention où règne une certaine promiscuité. A Nice, par précaution, des chambres avaient été laissées libres par la police aux frontières au cas où des pensionnaires tomberaient malades.
« Régulation carcérale »
Le contrôleur des prisons, des magistrats, des avocats, avait appelé la garde des Sceaux à prendre des mesures pour désengorger des prisons surpeuplées pour éviter que le coronavirus s’y propage. Nicole Belloubet a entendu cet appel hier en demandant aux procureurs de « veiller à la régulation carcérale ». Autrement dit, limiter le nombre d’entrées en détention. Les juges d’application des peines, eux, envisagent, dans la mesure du possible, de laisser sortir par anticipation des détenus en fin de peines. « Concrètement, cela ne signifie pas que nous libérerons en masse, précise Julien Ficara, juge d’application des peines à Nice. Aucune disposition légale ou réglementaire ne le permet en l’état des textes. Une analyse est faite dossier par dossier et nous sommes attentifs à ce que les personnes qui présentent une dangerosité sociale, ne soient pas libérées avant terme. »