Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Imaginer le jour d’après

En sport, aussi, il y aura un avant et un après-coronaviru­s. Dans les clubs on s’organise, comme au Cavigal qui, avec ses 3500 licenciés, fait figure d’institutio­n historique à Nice

- PHILIPPE HERBET pherbet@nicematin.fr

Comme l’a, en son temps, confessé l’auteur de La Gloire de l’Empire, Jean d’Ormesson, « Ce qui éclaire l’existence, c’est l’espérance… » Et l’espoir, justement, c’est ce qui, en ces temps obscurs et plus qu’incertains, continue de nourrir le quotidien de Diego Noto, président d’une associatio­n née en 1943 et qui, même durant la Seconde guerre mondiale, n’avait encore jamais eu à affronter pareille situation. Un homme

à la tête d’une structure qui regroupe une douzaine de sections, pour un peu plus de 3500 adhérents. Et qui, déjà, s’interroge sur ce que sera l’avenir… « Avant toute chose, depuis qu’a été décrété le confinemen­t, je n’ai reçu aucune mauvaise nouvelle et, de ça, je ne peux que me réjouir. Avec les présidents de sections, on s’appelle régulièrem­ent pour faire le point mais c’est vrai aussi, que la réalité n’est pas la même d’un sport à l’autre… »

« Vraiment compliqué »

Parce que si pour les Niss’Angels (N1F de basket-ball) ou encore les handballeu­rs, qui évoluent, eux, en Proligue, les enjeux (notamment financiers) sont quasi vitaux, tous, au Cavi’, sont aujourd’hui

Jeunes et moins jeunes ; pros et amateurs : au Cavi’, tous sont à la même enseigne.

logés à la même enseigne. « Oui mais pour les pros, ça devient quand même vraiment compliqué. Franck Faraut [basket] et Tanguy Mouchot [hand] ,encemoment, se démènent sans compter pour voir si leurs joueurs peuvent passer en chômage partiel. Parce que sinon, que les championna­ts reprennent ou pas, ça va nous mettre en péril économique­ment, puisque tous les contrats se terminent logiquemen­t fin mai. Et puis, si ça dure plus que prévu, vont-ils seulement pouvoir rentrer chez eux ? Et comment vont-ils pouvoirs se loger si ce n’est pas le cas ?... Maintenant, je pense que, de toute façon, et d’ores et déjà, la saison est terminée (Photos archives Cyril Dodergny et Frantz Bouton) pour tout le monde… »

Les pros et les jeunes les plus concernés

Alors de prôner, à son tour, que l’on classe cette saison comme une saison « blanche », pour que l’équité sportive soit respectée jusqu’au bout. «Je suis, sur ce sujet, d’accord

avec Yves Crespin, le président du comité départemen­tal de basket-ball, dont j’ai lu l’interview récemment dans Nice-Matin. Ce serait, en tout cas, à mes yeux, la moins pire des solutions… » Mais pour Diego Noto, le haut niveau ne sera pas le seul secteur impacté durablemen­t par la crise sanitaire que l’on traverse actuelleme­nt. « Pour ce qui est de la pratique amateur, chez les seniors, ça ne devrait pas poser trop de soucis, quelle que soit la durée du confinemen­t. En revanche, pour les jeunes, et notamment ceux qui, comme dans notre section foot, avaient déjà été détectés par des clubs pros, le problème est de nature différente même s’il faut, malgré tout, rester positif et se dire qu’ils ont encore du temps devant eux, que rien n’est fini… Maintenant, à l’instant T, on n’a pas trouvé LA solution pour permettre au Cavigal de surmonter ce moment à la fois inédit, historique­ment et nécessaire­ment complexe. » Et il n’espère même pas, à terme, bénéficier, en cas de force majeure, d’un quelconque soutien du monde fédéral. « Non, parce qu’excepté dans le foot, où les enjeux sont tout autre, où l’on est dans une dimension qui n’a rien à voir, aucune autre fédération, à ma connaissan­ce, ne possède de véritables “trésors de guerre”…» Si l’espérance éclaire l’existence, pas sûr, donc, que cela suffise… (1) Il est aussi l’auteur de récemment publié aux éditions Gilletta.

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