Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Restons bons voisins !

Comment, en cette période de confinemen­t, supporter au mieux les habitudes de ceux qui vivent sur le même pallier que nous ? Et de quelle façon aider les plus fragiles ?

- AURORE HARROUIS

On n’aura jamais passé autant de temps chez soi, seul (s). Seul (s), vraiment ? Pas tout à fait, puisque le confinemen­t nous fait aussi passer plus de temps tout près de nos voisins. Séparés par des murs ou un plafond (dont on a parfois la sensation qu’ils sont aussi épais que du papier à cigarettes), une haie, nous voilà tous confinés ensemble. Et c’est ainsi que l’on découvre l’obsession des jeux vidéo de l’étudiant qui réside sur le palier d’en face. Qu’on passe par tous les stades (admiration, compassion, étrangleme­nt virtuel, surdité) face à l’énergie débordante des trois marmots qui galopent à l’étage du dessus toute la journée. Ça marche aussi pour le volume sonore étonnant des conversati­ons téléphoniq­ues de la dame du dessous. Au moins, on sait qu’elle va bien. Comme elle l’a dit à sa soeur, son fils, sa fille et ses douze petits-enfants... Alors comment fait-on pour que cette période se passe au mieux entre voisins ? Pour composer avec certaines de leurs (insupporta­bles) habitudes ? Voire pour faire jouer l’entraide ?

De la musique... Oui mais pas trop

L’avantage d’écouter douze fois à fond les ballons le tube adoré par nos voisins « Donnez-moi d’la moulaga » (et non de la moussaka, comme on a cru un instant, avant d’être reprise par une collègue bien tuyautée), c’est que l’on confirme son avis premier sur cette chanson : elle est très agaçante. On a beau se dire qu’on manque d’ouverture d’esprit (à la troisième écoute), qu’on n’a pas tous les mêmes goûts musicaux (au septième replay)... Non, vraiment, ça ne passe pas. Alors, après avoir hurlé « moins fort please... Y en a qui bossent ! », on adopte soi-même un comporteme­nt respectueu­x visà-vis des décibels qu’on pourrait infliger à nos voisins (ça marche aussi pour les perceuses, ponceuses et autres meuleuses). On met le volume à une puissance convenable. Et à moins de « réviser » la même chanson en vue de préparer un télécroche­t, on opte pour une playlist variée.

Faire du sport en douceur

Pour réduire notre empreinte sonore, on peut encore éviter quelques désagrémen­ts liés à la petite gym du matin (comme on s’y est tous mis !). Plutôt que des jumping jacks qui consistent à faire le pantin en sautant, on opte pour des enchaîneme­nts qui ne font pas trembler tous les murs de son logis et ne réveillent pas au passage la voisine du dessous. Des exercices au sol peuvent tout à fait convenir à un petit entretien musculaire. Les abdos par exemple. Les pompes. La planche. Bref, on favorise le gainage au cardio. Et le yoga au boxing.

Préserver son intimité

Sortir de la salle de bains en tenue d’Ève et d’Adam puis se planter devant le placard et réfléchir... On l’a tous fait. Alors, jusqu’ici ça passait bien vu que les voisins, en face, étaient déjà partis bosser. Sauf que là, ils télétravai­llent... Et ont installé leur bureau devant leur fenêtre. On pense donc à leur concentrat­ion et au respect de leur rétine en se drapant dans une serviette. Et puis, idem, au téléphone (ou au lit), on ne hurle pas trop. Parce que oui madame du dessous, on a compris que vous alliez bien !

Écrire des p’tits mots doux

Coller des post-it sympas sur les portes de ses voisins. Ou dans le hall d’entrée... Certains d’entre vous ont déjà commencé à le faire et on trouve l’idée tellement chouette qu’on vous incite à la reproduire. C’est simple, on écrit un petit mot gentil pour la mamie du troisième ou on dessine un gros coeur pour la jeune et jolie infirmière du deuxième. On scotche ça sur la porte de son appartemen­t.

Faire des courses groupées

On peut aussi, si on le souhaite, laisser son numéro de téléphone aux voisins qui ne l’auraient pas encore. Au cas où le papi isolé ait besoin de parler. Il est encore possible de dire qu’on est disponible pour faire quelques courses ou se rendre à la pharmacie pour aider les plus fragiles. Bien sûr, en indiquant que l’on respectera les gestes barrières – tousser dans votre coude, respecter au minimum un mètre de distance avec votre voisin, bannir tout contact physique, ne pas rentrer dans son appartemen­t. Le site Voisins solidaires propose notamment un « kit gratuit coronaviru­s : et si on s’organisait entre voisins ? » à télécharge­r, avec des affichette­s à imprimer – ou à recopier si on ne dispose pas d’une imprimante – pour organiser l’entraide dans son immeuble. Le « panneau des voisins » permet notamment d’indiquer quand on peut apporter de l’aide, ou ce dont on a besoin quand on est une personne fragile...

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