Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
A Biot, c’est Guilaine Debras qui est aux commandes face à la crise
Le passage de relais attendra encore quelques semaines. En reportant l’installation des conseils municipaux, le gouvernement a reculé le retour aux commandes de Jean-Pierre Dermit.
Debras : “Je suis responsable”
Le temps de la crise, c’est donc Guilaine Debras et son équipe qui gèrent. « Je viens justement de faire le point avec les différents services pour voir s’il y avait des soucis et afin de bien gérer l’accueil des enfants du personnel soignant », confie donc l’élue qui continue d’administrer les affaires courantes. « C’est assez simple : l’élection du nouveau maire étant repoussé, nous continuons avec mon équipe à gérer. Cela se passe comme cela se passait avant les élections. On a la gestion de crise on est en lien avec la préfecture. On est aussi en lien avec la police municipale. Pas plus tard qu’hier, j’ai envoyé la police municipale à certains endroits de la commune parce que certains étaient dehors alors qu’ils auraient dû être chez eux. »
Et la maire, donc, de poursuivre : « Les adjoints ont toujours aussi les délégations de signature. Il y a toujours quelqu’un qui peut signer dès document au cas où... De toute façon, le point numéro 1 est de gérer la crise, on n’est pas en train d’essayer de prendre des décisions sur l’avenir de Biot. On gère la crise sanitaire et c’est tout. Tout est à l’arrêt. Mais par exemple, cela va nous permettre de régler des fournisseurs – qui risquaient sinon d’attendre un peu. Évidemment, on paye sur les services qui ont déjà été réalisés. On ne va pas prendre de décisions qui vont avoir des conséquences budgétaires et qui pourraient gêner dans la suite du mandat. Je suis responsable. On ne pense pas à faire des entourloupes à l’équipe suivante, là, on gère une crise majeure ! » De son côté, Jean-Pierre Dermit assure que « la priorité c’est la santé. Aujourd’hui ce virus touche le monde entier. C’est une guerre contre celui-ci. La priorité reste donc la lutte contre ce virus et l’application des règles sanitaires. D’ailleurs, je sors le moins possible et j’invite les gens à respecter le confinement. »
Arrêt des jeux. Après un 1er tour où les administrés n’ont pas réussi à départager les candidats en lice (engagés dans une quadrangulaire), la « vie » électorale s’est, comme ailleurs, stoppée à Peymeinade. Reste qu’il faut bien, bon an mal an, faire fonctionner la machine municipale. Tache dévolue au maire sortant, Gérard Delhomez (photo de droite), en tête à l’issue du 1er round (32,92 %). « On attend des nouvelles, assure-t-il. Notamment pour le vote du budget, qui doit, en temps normal, intervenir avant le 30 avril. » En attendant, il reste en poste à la mairie, entourée « d’une équipe restreinte. Le reste évolue en télétravail. » Pour quelles tâches, exactement ? « On gère les urgences, sociales comme administratives. Le courrier commence à s’entasser, on veut faire en sorte, dans la mesure du possible, de ne pas accumuler un retard monstre. » Un courrier a également été envoyé à la population, pour « l’informer des mesures mises en place par la commune. On fera un point dessus chaque fois que ce sera nécessaire. » Et les élections, en a-t-il des retours ? « Non, je pense qu’actuellement, c’est à mille lieues de leurs préoccupations. » Son premier concurrent, Philippe Sainte-Rose Fanchine (31,99 % –
photo de gauche) ne dit pas autre
chose. Et assure, « dans cette période de flou », qu’il est « compliqué de garder les troupes actives » : « On reste en contact par mail, téléphone... On est à l’écoute des infos concernant les dépôts de liste et date éventuelle du second tour. Le temps est un facteur dont il faut tenir compte, la dynamique peut changer. Puis comment va s’organiser la campagne ? C’est une grande question, mais pas le plus important, pour l’heure...» Sentiment partagé par Eliette Trouche (20,72 %) – « la priorité, c’est le coronavirus » – qui estime, quand même, que celui-ci « a faussé le scrutin. Ça ne reflète pas la réalité des choses. » Du côté de l’équipe ? « Tout le monde est là, personne ne m’a lâchée. On reste en contact, mobilisés, même si on est dans l’inconnue. » Mobilisés, les membres de la liste de Patrice Anacario (14,36 %) le reste aussi. Et, chez le benjamin du « club des quatre », on utilise surtout Whatsapp. Les moyens de communication diffèrent, l’incertitude reste la même. «Onne sait pas grand-chose, hein... On n’a aucun contact avec les autres candidats, il est hors de question de faire campagne en sous-marin ou quoi que ce soit. L’important est ailleurs, il faut respecter les mesures en place. »