Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Un compte caché en Suisse ?

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Reste à savoir comment les héritiers de Raymond Barre ont financé ce montage immobilier et les 14 millions qu’il a bien fallu avancer au moment de cette vraie-fausse vente.

Une banque monégasque

La somme leur a, en fait, été intégralem­ent prêtée par une banque monégasque. L’opération était blanche – sauf pour le fisc français – la banque aurait dû récupérer d’une main ce qu’elle prêtait de l’autre. Mais pour le moment, n’est revenue dans les caisses de la banque monégasque, que la moitié de la somme.

Si les deux fils Barre se sont empressés de rembourser les avances en trésorerie qui leur avaient été faites, le prêt principal de 7 M€ hors intérêt consenti en 2013 n’a toujours pas été remboursé. Il n’avait pourtant été contracté que pour un an, initialeme­nt. Cela fait désormais six ans qu’il est systématiq­uement prorogé. Pourtant, Ève Barre avait pris soin de couvrir les arrières de ses fils avant de décéder à son tour. Immédiatem­ent après la vente de la villa à Saint-JeanCap-Ferrat elle leur a, elle aussi, consenti un prêt… de 8 M€ cette fois. Si on y rajoute encore ceux qui ont permis de financer les importants travaux de rénovation entrepris dans la villa, cela commence à faire beaucoup de millions pour un ancien professeur d’économie, certes devenu Premier ministre, mais qui n’avait pas de fortune personnell­e. Du moins, pas officielle­ment. Car cette embarrassa­nte affaire de dissimulat­ion fiscale qui vient de conduire à la saisie de la villa de la famille Barre sur la Côte d’Azur a en réalité débuté en 2013 par un renseignem­ent anonyme transmis au fisc. La taupe de Bercy avait alors fourni un numéro de compte en Suisse et un nom : celui de Raymond Barre.

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