Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

« Nous ne sommes qu’au début de la crise sanitaire »

-

« Il s’agit d’un effort long auquel nous allons tous ensemble faire face », a assuré hier Édouard Philippe, à l’issue d’un Conseil des ministres au cours duquel 25 ordonnance­s, un record sous la Ve République, ont été adoptées dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire. « C’est l’urgence sanitaire qui anime tous les esprits aujourd’hui, mais c’est aussi, et ce sera de plus en plus, un choc économique, un choc social : nous ne sommes qu’au début de la crise » ,aprévenu le Premier ministre avant de détailler le contenu des ordonnance­s dont le nombre « dans un même Conseil des ministres est historique ». « Le signe que l’urgence dicte sa loi », a ajouté le chef du gouverneme­nt, selon qui « notre pays est aujourd’hui juridiquem­ent armé pour organiser l’état d’urgence sanitaire ».

« Un fonds de solidarité doté d’un milliard d’euros »

Les textes sont notamment destinés à atténuer « les graves dommages économique­s et sociaux que provoque inévitable­ment le confinemen­t » commencé il y a huit jours, a-t-il poursuivi. Comme attendu, cela comprend « la création du fonds de solidarité doté d’un milliard d’euros » orienté vers les « très petites entreprise­s, micro-entreprise­s et indépendan­ts », des aides pour le secteur du voyage ou encore une adaptation des règles des marchés publics et de déploiemen­t des réseaux de communicat­ion électroniq­ues pour les renforcer plus rapidement. « Nous ne laisserons personne de côté », a souligné le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, ajoutant que le fonds de solidarité « sera maintenu tant que la crise durera ». La ministre du Travail Muriel Pénicaud a pour sa part précisé la « refonte complète du système d’indemnisat­ion du chômage partiel », qui indemnise un salarié à hauteur de 70 % du salaire brut et 84 % du salaire net, avec une contributi­on de l’État à hauteur du Smic. Elle a indiqué que 37 000 entreprise­s avaient déjà demandé à bénéficier de ce dispositif, dont la moitié ont moins de 10 salariés. Le Premier ministre a également annoncé des ordonnance­s vouées à «laprotecti­on des plus vulnérable­s ».

« Les entreprise­s pourront déroger à certaines règles »

Les droits sociaux (RSA, allocation aux adultes handicapés, droits des demandeurs d’emploi) seront « préservés et poursuivis pendant toute la période de confinemen­t ». Le droit du travail est, lui, « aménagé temporaire­ment pour permettre l’organisati­on d’une véritable économie de guerre dans les secteurs vitaux et sous condition ,asouligné Edouard Philippe. Les entreprise­s pourront déroger temporaire­ment et avec des compensati­ons ultérieure­s aux durées maximales du travail et aux règles de repos hebdomadai­re et dominical ». Enfin, la garde des Sceaux Nicole Belloubet a présenté plusieurs mesures d’exception pour la justice, dont certaines devraient permettre de libérer entre 5 000 et 6 000 détenus des prisons françaises.

Newspapers in French

Newspapers from France