Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
La double promesse du Président aux soignants
Des félicitations appuyées aux personnels soignants et, bien au-delà, un passage de brosse à reluire en règle à l’ensemble de la population, mais peu d’annonces concrètes, du moins pour l’immédiat. Après sa visite à l’hôpital de campagne déployé à Mulhouse, Emmanuel Macron, mine sombre et verbe martial, a pris hier soir la parole, une tente sanitaire en toile de fond, pour mieux marteler la situation. « Je vous ai dit que nous étions engagés dans une guerre contre un ennemi invisible. Quand on engage une guerre, on s’y engage tout entier. Je vois, dans notre pays, les facteurs de division, les doutes. J’en appelle à l’unité pour combattre le virus. Le ministre de la Santé répondra précisément à toutes les questions dans les jours qui viennent, mais sans que nous cédions à la division. »
« Un plan massif d’investissement et de revalorisation en faveur de l’hôpital »
Pour ce qui le concerne, le Président a garanti que « la mobilisation de l’État était totale ». Avant d’enfiler les hommages à la pelle. Aux soignants d’abord, « qui font face en première ligne et sauvent des vies ». En remerciement, il leur a fait une double promesse : « J’ai demandé au gouvernement d’apporter une réponse de court terme avec une prime exceptionnelle. Et je m’engage, à l’issue de cette crise, à mettre en oeuvre un plan massif d’investissement et de revalorisation en faveur des carrières de l’hôpital. » Dans son élan laudateur, Emmanuel Macron n’a toutefois pas mégoté. Il a englobé la nation tout entière dans son éloge. En « deuxième ligne », il a salué « ceux qui assurent la continuité des services publics, des forces de sécurité aux enseignants », mais aussi ceux qui « transportent, hébergent, réparent, agriculteurs, livreurs, caissières, le peuple travailleur de France qui permet à nos compatriotes de continuer à vivre ». Vendredi, a-t-il précisé, il réunira les partenaires sociaux pour « mieux protéger le travail et que le pays continue à tourner ». Au passage, le chef de l’État a également souligné « la formidable mobilisation nationale », qui s’est traduite par 40 000 inscriptions dans la réserve sanitaire et près de 100 000 sur la plateforme « Je veux aider ». « C’est cette France fraternelle qui nous permettra de vaincre. »
Opération Résilience : l’armée à la rescousse
Pour galvaniser les troupes, y compris les plus inactives, Emmanuel Macron a associé à la bataille en cours «latroisième ligne, ceux qui peuvent télétravailler et contribuent au combat de la nation en restant à la maison et en luttant ainsi contre la propagation du virus ». Face au pic d’épidémie qui approche, il a conclu par un dernier hommage, à l’armée celui-là. Et il en a profité pour annoncer que, sans interrompre l’opération Sentinelle, dédiée à la lutte contre le terrorisme, elle va aussi être engagée dans l’opération Résilience, destinée à « aider les populations et soutenir les services publics », police et gendarmerie en particulier. Le porte-hélicoptères Mistral va par ailleurs être déployé immédiatement dans l’océan Indien et le Dixmude le sera aux Antilles, début avril. Portant pour la première fois un masque de type FFP2 à son arrivée, Emmanuel Macron avait auparavant garanti une multiplication des tests de détection, qui seront portés à 29 000 par jour, notamment pour les soignants et dans les EHPAD, contre 5 000 actuellement. « Je reviendrai vous parler plus longuement dans les prochains jours, a-t-il indiqué. Chacun a un rôle à jouer, la nation française est un bloc. Nous ne sommes qu’au début mais nous tiendrons. »