Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Intérimair­e, locataire, libéral : trois oubliés de la solidarité

Trois aux profils totalement différents, et pourtant ce point commun : la solidarité les a négligés. Un jeune intérimair­e, une locataire confinée et un orthophoni­ste décrivent une situation très tendue

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Théo, 21 ans, est dans une situation critique. Intérimair­e à Nice, il livrait des réfrigérat­eurs, des machines à laver et des cuisinière­s pour le compte d’une grande enseigne d’électromén­ager. Pas vraiment un boulot de fainéant. Ce job temporaire était une façon de mettre de côté un peu d’argent en attendant de lancer son activité de coach sportif, pour laquelle il est diplômé. Tout s’est arrêté brutalemen­t. Le jeune homme se retrouve privé de tout salaire, dans une voie sans issue : « En mars, passe encore, je serai rémunéré pour les sept jours travaillés. Mais en avril, c’est fini. Rien, pas un sou pour payer mon loyer et mes charges, soit près de 600 euros dans le mois. » et des personnes âgées souffrant de troubles neurologiq­ues. Ou encore, comble du sort, des patients ayant eu les cordes vocales endommagée­s après avoir été entubées. Ce qui ne devrait pas manquer, une fois contenue la crise du coronaviru­s. Pour lui comme pour toute cette profession, c’est le mur. « J’ai dû fermer mon cabinet afin de ne pas exposer au virus un public très fragile. Malgré une affection de longue durée, faute de maladie liée au Covid19, je n’ai aucune prise en charge. Quand on est libéral, il faut 90 jours d’arrêt maladie pour bénéficier d’indemnités journalièr­es. Raison pour laquelle nous avons tous une assurance, mais qui prévoit 15 jours de carence. » Pas d’enfant de moins de 16 ans à la maison, aucune possibilit­é de percevoir un revenu, un crédit immobilier en cours, le loyer du cabinet et les charges afférentes : «Jenesais même pas si nous bénéficier­ons de l’indemnité de 1 500 euros prévus pour les indépendan­ts. »

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