Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Au Pérou, « nous sommes en attente d’une solution »
« Tous les vols sont annulés et l’ambassade ne répond pas ». Le témoignage et l’inquiétude de Pierre-Alexandre et Angelo, deux de 27 ans, confinés à Cuzco
Le Pérou a déclaré l’état d’urgence du jour au lendemain sans laisser la possibilité aux étrangers de quitter le pays. A ce jour, nous sommes confinés à Cuzco, que nous avons réussi à rejoindre in extremis, et l’ensemble des frontières est fermé. Tous les vols sont annulés pour trente jours. L’ambassade ne répond pas, ne nous aide pas ». Angelo et Pierre-Alexandre, deux Niçois de 27 ans, en voyage depuis le 6 mars, avec un retour initialement prévu le 21, vivent mal cette situation.
« Nous serions Français ici »
« A la suite de l’allocution de Macron, nous espérons un rapatriement, mais dans combien de temps ? Le Coronavirus se développe ici au Pérou avec plus de cent cas en quelques jours, et la crise sanitaire va s’intensifier », s’alarme Pierre-Alexandre, qui exerce la profession de mandataire judiciaire pour les personnes sous tutelle et curatelle. « Si nous devons être contaminés nous préférerions être soignés en France plutôt qu’ici, ajoute Angelo, joint par téléphone. Nous sommes en contact via un groupe WhatsApp avec d’autres Français coincés au Pérou. Nous serions 2 000 ici dans cette situation », précise l’infirmier
Loin de chez eux, sans espoir de retour immédiat, Pierre-Alexandre et Angelo sont inquiets.
de profession qui se sent d’autant plus frustré d’être confiné loin de la France alors qu’il pourrait être utile dans son pays. « Nous ne sortons que pour acheter de la nourriture avec des contrôles de l’armée tous les 100 mètres. Aucune prise en charge des services consulaires ici pour les Français laissés à l’abandon. Ils indiquent, aux chanceux qui arrivent à les avoir, qu’aucun rapatriement ne sera effectué, étant mieux ici qu’en France », s’indignent les deux amis. « Le président péruvien a annoncé le rapatriement de tous les Péruviens disséminés à l’étranger sous 48 heures. Pourquoi un pays comme le Pérou peut le faire et pas la France ? », s’interroge encore Angelo qui se souvient : « Quand le virus a commencé à se propager en Chine, la France a fait pourtant rapatrier ses ressortissants et les a placés en quarantaine dans des centres de vacances.. .»
Impossible de rejoindre l’aéroport en bus
Nouvelle déconvenue, samedi, pour les deux amis. « Nous avions des billets pour un vol Air France, le seul programmé pour retourner en Europe. Mais nous n’avons pas pu rejoindre la capitale. Samedi, l’ambassade nous avait donné rendez-vous à Cuzco pour que nous puissions prendre un bus direction Lima. 200 Français environ étaient présents. Nous nous sommes installés dans les bus, après avoir payé 70 dollars par personne. Au bout de 2 heures, le consul est venu nous informer que le gouvernement péruvien avait retiré les autorisations préalablement données et que nous ne pouvions plus partir. Nous sommes donc tous retournés dans nos hôtels. Personne ne se s’est soucié de savoir si nous avions encore un toit ou non. Nous sommes toujours en attente d’une solution par l’ambassade ».